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HOMELIE

19 janvier
année 2019-2020

Année A - 2e DIMANCHE DU TO – 12 janvier 2020
Is 49, 3.5-6 – 1 Co 1, 1-3 – Jn 1, 29-34
Homélie du f. Hubert

« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. » Parole de Jean-Baptiste, que nous entendons à chaque eucharistie, avant de communier.
Qu’est-ce que cela veut dire ?

Chrétiens massacrés, églises profanées au Burkina Faso ; tueries, décapitations au Nigeria ; en France : crèches et statues détruites, cimetières juifs profanés, règne de la force et du mensonge, du refus de l’autre, guerres par morceaux… Divisions, susceptibilités, rivalités, entre chrétiens, et à l’intérieur même des Eglises… Abus de pouvoir et de conscience, incestes, perversion… blessures à vie, … « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. » Qu’est-ce que cela veut dire ?

Le sang de l’agneau pascal a protégé les hébreux de la mort, la nuit de la sortie d’Egypte. L’Agneau de Dieu a versé lui-même son sang pour protéger tous les hommes : par lui le "salut" de Dieu peut parvenir "jusqu'aux extrémités de la terre" et au plus profond de nous-mêmes.

Nous avons célébré dimanche dernier le Baptême du Christ : Jésus a voulu vivre là un geste symbolique manifestant sa solidarité avec les pécheurs – le contraire du refus de l’autre – ; et Dieu a « manifesté en lui sa splendeur » : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie. » Au terme de sa vie publique, Jésus a vécu, non plus le symbole, mais la réalité : il a pris la place du péché sur la croix, pour que le pécheur soit libéré du péché. Et Dieu a « manifesté en lui sa splendeur » en le ressuscitant des morts.

Dieu ne supporte pas le péché ; Dieu ne supporte pas que l’homme soit détruit par le mal. Alors, Jésus, le Fils bien-aimé, porte lui-même le péché, il prend sur lui le mal, pour l’enlever. « Dieu l’a identifié au péché, afin qu’en lui, nous devenions justes de la justice même de Dieu ». L’Agneau de Dieu rend au pécheur – à l’homme blessé comme à l’homme agresseur – son vrai visage. Dieu se laisse défigurer pour que l’homme retrouve son humanité. Le péché, c’est ce qui abîme l’homme, dans sa relation à Dieu, aux autres, à la création, à lui-même. La grâce, c’est tout ce qui établit l’homme dans la lumière, dans des relations heureuses et fécondes ; ce qui restaure l’homme quand il est abîmé. Puisque nous nous abîmons nous-mêmes, puisque nous nous abîmons les uns les autres, Dieu nous restaure. C’est cela ôter le péché. Dieu nous promet un ciel nouveau et une terre nouvelle où il n’y aura plus de mal. La lumière de la Jérusalem céleste c’est précisément l’Agneau, qui ôte le péché en le prenant sur lui. Innocent, nous l’avons condamné et rejeté ; pécheurs, accusateurs, il nous a justifiés et unis à lui. Lumière des nations, Alliance nouvelle, il s’est laissé anéantir, prendre figure inhumaine et coupable, jusqu’à la mort, pour que l’humanité soit délivrée de son inhumanité, et revête la splendeur même du Dieu saint.

« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. » Laissons-nous saisir par cette parole que nous l’entendons à chaque eucharistie, avant de communier au mystère de l’amour sauveur : Quand nous communions au Corps et au Sang du Christ, nous recevons celui qui enlève notre péché, celui qui enlève le péché du monde entier, celui qui nous baptise et baptise le monde entier dans l’Esprit Saint. « Rendons grâce à Dieu le Père… dit Paul. Nous arrachant au pouvoir des ténèbres, il nous a placés dans le Royaume de son Fils bien-aimé : en lui nous avons la rédemption, le pardon des péchés. » Il nous rend à notre humanité et nous divinise. Et pas seulement de chacun de nous, individuellement, ni un peuple choisi – Israël ou l’Eglise – mais le monde entier : « C’est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob, ramener les rescapés d’Israël : je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. »

Baptisés dans le baptême du Christ, puissions-nous, avec le psalmiste, répondre : « Tu as ouvert mes oreilles ; alors, j’ai dit : « Voici, je viens » ». - 12 janvier 2020

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