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HOMELIE

25 août
année 2018-2019

Année C - 21e dimanche TEMPS ORDINAIRE - (25/08/2019)
(Is 66, 18-21 – Ps 116 – He 12 , 5-7.11-13 – Lc 13, 22–30)
Homélie du F.Jean-Louis

« N’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvé ? » Dans le contexte de l’Evangile où la pensée, peut-être dominante, pouvait être que seuls ceux et celles qui appartenaient au peuple élu seraient sauvés, la question est aisément concevable.
On peut penser que ce « quelqu’un » anonyme qui interroge le Christ n’était peut-être pas satisfait de cette conception assez étroite du Salut offert par Dieu ou bien s’attendait-il à ce que le Christ lui dise que seuls les membres du peuple élu seraient sauvés.
En tout cas, la réponse du Christ n’est pas du tout une réflexion abstraite et spéculative sur le nombre des sauvés. Le Christ renvoie son interlocuteur à l’agir concret. Il ne s’agit pas de débattre sur le nombre des élus, il faut s’efforcer d’entrer par la porte étroite et, pour entrer, il n’y a pas de passe-droit, pas de privilège.
Beaucoup pouvaient s’imaginer que la seule appartenance au peuple élu, au peuple juif, pouvait suffire au Salut. Le Christ, lui, vient rappeler que ce n’est pas suffisant. Bien plus, si l’on commet injustice sur injustice, il ne servira à rien, même d’avoir mangé avec le Christ, même de l’avoir entendu en chair et en os. Il n’y a pas de droit automatique au Salut sinon celui de la charité, de la justice envers les autres.
Frères et sœurs, il me semble qu’il serait, là encore comme en d’autres passages des Evangiles, dangereux de croire que cela ne concerne que les contemporains du Christ. En effet, nous aussi, au cours de nos eucharisties, nous entendons le Christ parler dans la liturgie de la Parole, nous aussi nous participons au repas eucharistique où, non seulement nous mangeons et buvons en présence du Christ mais nous mangeons et buvons le Corps et le Sang du Christ.
Peut-être nous posons-nous parfois la question de savoir s’il n’y aura que peu de gens à être sauvés. Saint Augustin, parlait de la « massa damnata », la masse des damnés. Peut-être avons-nous encore cette vision peu optimiste du Salut quelque part dans notre esprit ou dans notre cœur.
Le Christ nous enseigne que là n’est pas la question. La question est celle de la justice dans nos vies. Pas seulement avec nos proches, ce qui est déjà fort bien, mais aussi de la justice envers tous.
Quel est notre souci de plus de justice dans notre monde ? Nous le savons bien, le pape François ne cesse de clamer l’importance capitale de l’attention aux mécanismes rendant l’homme esclave d’une logique d’enrichissement d’une minorité.
Il n’y a pas de Salut automatique et ceux qui pensent se réclamer de leur justice pourraient se retrouver très surpris. C’est inquiétant pour ceux et celles qui ont bonne conscience. En même temps, la première lecture nous ouvre un horizon d’un extrême optimisme. Horizon qu’avait peut-être perdu de vue certains contemporains du Christ.
En effet, les nations paiennes sont, elles aussi, invitées au Salut. Bien plus, si les juifs avaient été dispersés dans les nations, comble du drame humain et religieux pour eux, c’était pour faire connaître à tous les peuples la gloire de Dieu, faire venir toutes les nations au Temple de Jérusalem. Et même des prêtres et des lévites seraient choisis parmi les païens. Ce texte du prophète Isaïe ne pouvait pas être inconnu des interlocuteurs du Christ. Trop dérangeant, peut-être avait-il été mis de côté comme nous savons le faire également nous-mêmes avec l’Evangile…
Ainsi donc, le Salut est offert à tous. Mais il ne suffit pas de se voir offrir le Salut, même par Dieu. Il importe d’être en capacité de l’accueillir, d’y participer. Souvenons-nous de l’Evangile selon saint Matthieu au chapitre 25 : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde (le Roi s’adresse à toutes les nations rassemblées devant lui a précisé l’évangéliste) car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, j’étais malade et vous m’avez visité, j’étais en prison et vous êtes venus jusqu’à moi», etc…
Pas de grandes vertus morales exigées sinon des actes concrets de miséricorde. Voilà la porte étroite que le Christ seul peut nous aider à passer car Il est La Porte.
Comme en toutes les époques, notre temps nous offre de quoi manifester là où nous sommes et avec les moyens qui nous sont donnés la venue du Royaume dans notre monde. Le bien et le mal sont mis devant nous. « Choisissons donc le Bien », comme le dit un passage du livre du Deutéronome, le cinquième livre de la Bible.
Et trouvons les moyens concrets de l’accomplir. Ils ne manquent pas. Que l’Esprit Saint nous aide en cela. Alors, la question ne se posera plus pour nous de connaître le nombre des élus. AMEN - 25 aout 2019

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