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HOMELIE

15 août
année 2018-2019

Année C -ASSOMPTION 2019
Ap 11,19a, 12, 1-6a.10ab; 1 Co 15, 20-27a; Lc 1, 39-56
Homélie du P.Abbé Luc

Frères et sœurs, En France, mais aussi dans de nombreux pays de tradition catholique, nous aimons en jour honorer la Vierge Marie, avec plus de solennité que d’habitude. La liturgie de la messe, mais aussi la liturgie des heures nous entrainent par les textes et les chants dans la contemplation de ce que Dieu a fait pour Marie, en l’élevant auprès de Lui avec son âme et son corps. Nous nous émerveillons devant la beauté de cette femme toute entière prise dans la lumière glorieuse de Dieu. « Femme revêtue du soleil, couronnée d’étoiles… » Certains diront que ce faste est exagéré et qu’il risque de faire de l’ombre à la gloire qui revient au Christ. Si toutes les expressions de foi mariale ne sont pas nécessairement ajustées, la tradition catholique, mais aussi orthodoxe, ne craint pas de donner à la Vierge Marie cette première place parmi les humains. Elle se nourrit d’une intime conviction qu’en honorant ainsi Marie, elle ne fait que manifester un juste accomplissement des choses, selon le plan de Dieu. Et cela de deux façons, d’une part Marie donne à voir de façon éclatante combien notre Dieu ne se plait qu’avec les petits, et d’autre part Marie préfigure pour notre humanité, la gloire à laquelle tout être humain est promis.
Dieu se plait avec les petits. En chantant son magnificat, Marie emboite le pas de tous ces petits que Dieu préfère. A la suite d’Anne la mère de Samuel mais aussi du prophète Isaïe, elle exulte dans le Seigneur, pour exalter sa bonté et sa bienveillance. Et elle ne s’attribue rien à elle-même, mais elle retourne tout à Dieu dont elle se sait toute entière redevable. « Il s’est penché sur son humble servante ». Aujourd’hui, si nous pouvons sans crainte chanter Marie sous les vocables de « fille de roi », de « diadème royal », de « bienheureuse », c’est parce que nous avons l’assurance qu’en elle l’humilité a été totale transparence. Elle n’a rien retenu pour elle, mais a tout retourné à Dieu. Toute sa vie cachée depuis Nazareth jusqu’à la croix témoigne de cet enfouissement au service de son Fils et de sa mission. Son humilité a été d’être là à la place qui était la sienne, à l’écoute, au service. Lorsque nous fêtons Marie dans sa beauté lumineuse, nous ne pouvons qu’entrer nous aussi dans le cortège de tous les pauvres du Seigneur. Alors que nous la chantons, Marie nous prend la main sur le chemin de nos fidélités. Elle se fait compagne, mère, sœur, amie qui apporte le réconfort, qui donne de l’assurance dans la foi, qui nous console dans nos errances. Elle, qui fut humble, pauvre devant Dieu, nous apprend la juste attitude devant notre Père du ciel, dans le service du Christ son Fils. De même qu’elle n’a pas retenu pour elle les louanges humaines lors de sa vie terrestre, les retournant toutes vers Dieu, de même maintenant dans sa gloire, elle ne retient rien des grâces et des lumières divines pour nous les transmettre… En Marie, l’humble servante, l’humilité se fait canal de grâce.
Marie, « la première en chemin » aime-t-on chanter. Dans sa gloire qui n’éblouit pas, Marie préfigure notre propre participation à la vie divine, celle des enfants de Dieu rassemblés dans la vie et la lumière du Christ ressuscité. Avec Jésus ressuscité, l’humanité a pris place dans la gloire divine. Nous croyons que Marie, la première parmi « ceux qui appartiennent au Christ », pour reprendre les mots de Paul, prend déjà part pleinement en son âme et son corps à la vie glorieuse du Christ ressuscité. La première en chemin, elle est « l’aurore de l’Eglise triomphante » comme nous le chanterons dans la préface. Regarder Marie, la célébrer avec joie et beauté, nous aide à élever notre regard, notre cœur, pour demeurer « attentifs aux choses d’en haut ». Marie attire notre regard, non sur elle-même, mais elle l’orienter vers la vraie réalité à venir, celle que nous pressentons confusément au plus profond de nous-mêmes. Dans la foi, cette clarté obscure, nous apprenons à reconnaitre dès ici-bas, la vie éternelle, ce qui dans nos vies ne passera pas. Sans savoir de quoi la vie dans l’au-delà sera faite, nous mesurons dès ici-bas ce qui a du poids : l’amour, la vérité, la beauté. Et nous croyons que la vie éternelle sera vie en plénitude, bonheur dans l’amour échangé, lumière et beauté qui grandiront à la mesure de la lumière et de la beauté divine… Première en chemin, Marie déjà dans la lumière, reste proche de ses frères et sœurs en humanité…comme en témoignent les diverses apparitions, discrètes trouées de lumières qui stimulent notre foi.
En nous confiant à son intercession, nous entrons à sa suite, dans le grand mouvement d’amour accompli par le Christ en sa mort et sa résurrection. Avec Lui, nous offrons toute notre vie, par Lui, nous recevons la vraie Vie.

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