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HOMELIE

18 novembre
année 2017-2018

Année B - HOMELIE du 33ème dimanche du TO – 18/11/2018
(Daniel 12,1-3 ; Hébreux 10,11-18 ; Marc 9,30-37)
Homélie du F.Guillaume

Frères et sœurs Avec ce 33ème dimanche du TO, nous approchons du terme d’un cycle liturgique, et comme chaque année, l’Eglise nous donne à entendre et à méditer des passages de l’Ecriture Sainte sur la fin des Temps, sur l’eschatologie, comme on la désigne en théologie. Ces textes ne sont pas toujours faciles à bien comprendre et à assimiler. Ils empruntent volontiers un langage codé ou crypté, le langage de l’apocalyptique qui se prête à bien des contresens ou des interprétations plus ou moins fantaisistes.
Dans un sens courant, le mot « apocalypse » évoque une catastrophe, une série de malheurs ou d’évènements extraordinaires provoquant la peur et l’angoisse. Cela certes n’est pas entièrement faux. Dans la 1ère lecture, le prophète Daniel annonce un « temps de détresse, comme il n’y en a jamais eu auparavant parmi les nations ». Et Jésus, dans l’Evangile, parlant à ses disciples de sa venue leur prédit : « en ces jours-là, après une grande détresse, les puissances célestes seront ébranlées ».
Cependant, le sens le sens le plus profond du mot « apocalypse », n’est pas celui d’une catastrophe ou d’un malheur. Il nous est donné par son étymologie. En grec, le mot signifie « révélation », « dévoilement ». Oui, l’apocalypse signera bien la fin d’un monde , mais ce ne sera pas la fin du monde. La venue du Christ en Gloire, à la fin des Temps, sera le dévoilement d’un nouveau monde, qui fera disparaître les puissances et les dominations terrestres de ce monde-ci, lequel passera, avec ses dirigeants (rois, princes, empereurs dont les symboles sont le soleil, la lune et les astres qui perdront leurs éclats, faisant place à une toute autre lumière divine. Les destinataires de ces écrits apocalyptiques qui étaient des communautés connaissant la persécution et l’insécurité savaient déchiffrer ce langage crypté, et elles savaient faire jouer les correspondances.
Et pour ces croyants alors, le message apocalyptique était celui d’une immense espérance.
Fondé sur la victoire du Christ sur la mort, il était assuré par l’affirmation de Sa Résurrection et de son Ascension au Ciel, avec la promesse de son Retour en Gloire, en un jour qui ne saurait tarder.
Comment donc actualiser ce message central de la foi chrétienne, écrit dans ce langage qui nous est peu familier, avouons-le ? La seconde partie de l’évangile de Marc que nous avons entendu peut nous aider d’une certaine façon. Avec l’exemple que Jésus prend dans la nature, comme il le fait souvent dans les paraboles : exemple du figuier dont les branches tendres et les feuilles du printemps annoncent les fruits de l’été. Nous savons mieux interpréter les signes du temps de la météo et de la croissance des plantes et nous trouvons facilement un sens à cette attente dans le passage d’une saison à une autre.
Pour les disciples, ce passage peut et doit symboliser surtout celui d’un monde ancien, imparfait et marqué par la défaillance du péché et de la mort, vers un monde nouveau, un ciel et une terre nouvelle, où règneront la justice, la paix et l’amour.
Loin de nous décourager et de nous faire peur, ces textes d’aujourd’hui de la Parole de Dieu sont là pour vivifier notre espérance, fortifier notre foi au Christ Vivant, et nous appeler à une plus grande charité dans une mission de transformation de notre monde.
Le fondement de cette foi et de cette espérance nous est aussi rappelé dans la seconde lecture de l’épitre aux hébreux. C’est par le sacrifice unique du Christ offert par amour sur la Croix, en rémission de nos péchés, que nous avons accès à ce monde à venir et à la vie éternelle. Le Christ, désormais élevé au Ciel, à la droite de son Père attend que ses ennemis soient mis sous ses pieds. Il attend, lui aussi comme nous, et cela peut nous surprendre, Il attend le moment de la résurrection finale et du Jugement Dernier. Il n’en connaît pas le jour, ni l’heure, et pas davantage les anges qui l’entourent et qui accompagneront sa Venue, lorsque le Père le décidera.
En fin de compte, frères et sœurs, il ne nous est rien demandé d’autre que de croire et d’attendre. Ce sont là le premier et le dernier verbe de la confession de foi que nous allons proclamer dans un instant. Je crois (credo) en un Dieu, créateur des mondes visible et invisible, je crois (credo) en la Toute Puissance de Son Amour, révélé en son Fils, Jésus-Christ, Notre Seigneur et Notre Sauveur. Et en même temps que je crois, j’attends (expecto) la résurrection des morts et la vie du monde à venir. Puissions-nous achever ces jours de l’année liturgique, en ces Temps qui sont les derniers, dans cette confiance et cette expectative.
18 novembre 2018
Amen.

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