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HOMELIE

30 septembre
année 2017-2018

année B, 26ème dimanche du T.O.,30 septembre 2018
Nbre 11 25-29, Jacq 5 1-6, Marc 9 38-43, 47-48
Homélie du F.Bernard

Les paroles de Jésus qui suivent les trois annonces de la Passion-Résurrection, dans les Synoptiques, sont particulièrement importantes. Celles que nous venons d’entendre prolongent la deuxième annonce de cette Passion –Résurrection dans l’Évangile de Marc. Elles ne sont pas nécessairement en lien très étroit les unes avec mes autres, et ont pu être prononcées en des moments différents de la vie de Jésus. Mais peu importe !
Retenons en deux ce matin. Et d’abord cette parole étonnante d’optimisme : « Qui n’est pas contre nous est pour nous ». Jean, l’Apôtre, a voulu empêcher un étranger au groupe des disciples d’opérer des exorcismes, de chasser les démons au nom de Jésus. Le Seigneur a immédiatement réagi : « Ne l’empêchez pas ».
De même, au temps de l’Exode, quand Josué avait voulu empêcher deux anciens d’Israël de prophétiser sous le prétexte qu’ils n’étaient pas avec les autres anciens dans la Tente de Réunion, Moïse l’avait repris ; il s’était écrié : « Ah ! Si le Seigneur pouvait faire de tout le peuple un peuple de prophètes ».
« Qui n’est pas contre nous est pour nous. » Cette parole caractérise peut-être plus particulièrement la communauté chrétienne de Rome, sans doute très accueillante au monde païen qui l’entourait, en dépit des grandes persécutions qu’elle avait subies dans les années précédentes.
« Qui n’est pas contre nous est pour nous ». Sans doute ne s’agit-il pas de donner une étiquette de chrétiens anonymes à ceux qui nous entourent, mais de reconnaitre tout ce qu’il peut y avoir de bon, de beau, d’honnête en eux, dans la conviction que tout cela contribue de quelque manière à la construction du Royaume. Dans l’encyclique du pape, Laudato Si, que le père abbé nous commente actuellement le matin, celui-ci nous invite à redécouvrir la fraternité universelle entre tous les hommes, car nous avons un Père unique, notre Dieu. Et il poursuit : « L’amour, fait de petits gestes d’attention mutuelle, se manifeste dans toutes les actions qui essayent de construire un monde meilleur, un monde où règne l’idéal d’une civilisation de l’amour » (LS 230-231).
Peut-être peut-on aussi entendre en écho à la Parole du Seigneur ces mots magnifiques extraits d’une hymne qui célèbre l’Église ? « Ville imprenable, ouverte à tous. Ville sans armes, sans défense que nul empire ne soumet, Cité de veille sur le monde. Son espérance prend en compte le cri du pauvre, du captif. On y entend la voix du Fils, et mille voix qui lui répondent ».
Oui ! Nous voulons présenter au Seigneur tout le bien dont nous sommes les témoins, d’où qu’il vienne, et le mettre en œuvre pour la construction du Royaume.

Mais voici l’autre parole que nous pouvons retenir en ce jour : « Si ton pied, ta main, ton œil te fait chuter, littéralement te scandalise, coupe-le, arrache-le ». L’exigence de Jésus est ici radicale. Nos actes peuvent causer la chute de nos frères, des plus petits. Si nous ne les retranchons pas, ils nous condamneront au jour du Jugement.
La lettre de saint Jacques évoquait à l’instant des situations d’injustice flagrantes : des riches faisant bombance, alors qu’ils ne payent pas le salaire de leurs journaliers. Ces actes blessent le cœur du Christ. Nous sommes prévenus : « Ce que vous n’avez pas fait au plus petit d’entre vos frères, à moi non plus vous ne l’avez pas fait. »

Ces deux paroles nous font poser un double regard, l’un sur les autres, emprunt d’optimisme : « Qui n’est pas contre nous est pour nous » ; l’autre sur nous-mêmes, fait d’exigence : « Qui ne vient pas en aide au petit, au pauvre, ne vient pas en aide au Christ, et l’ignore ». Une double parole d’espérance et de vigilance qu’il faut conjoindre. Ces deux paroles, nous les confions au Seigneur. Qu’il renouvelle nos esprits et nos cœurs en cette eucharistie, afin de les mettre plus généreusement en pratique.

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