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HOMELIE

01 juillet
année 2017-2018

Année B - 13e dimanche du Temps Ordinaire - 1° juillet 2018
. Sag. 1,13-15; 2, 23_24. 2 Cor. 8, 7,9, 13-15. Marc 5, 21-43
Homélie du F.Ghislain

La lecture de l’évangile que nous venons d’entendre peut nous conduire à nous poser deux questions très concrètes et à essayer d’y répondre. Ces questions sont : pourquoi sommes-nous venus à l’Eucharistie ce dimanche ? qu’est-ce que nous ferons dans la semaine qui vient ?

Aussi bien la femme malade que le chef de la synagogue sont venus pour avoir la vie : la santé au lieu d’une maladie inguérissable qui, depuis des années, gâte l’existence ; la santé au lieu d’une maladie infantile contre laquelle on ne peut rien et qui va priver la famille d’un enfant aimé. Voilà ce qu’on désire : la vie plus forte que la mort. La femme malade, qui croit pourtant et espère la guérison, a peur du contact direct, face à face. Elle vient par derrière, elle touche le vêtement du Christ, et ô miracle, çà marche : elle est guérie. Pourtant, les choses ne peuvent en rester là ; la puissance de Jésus n’est pas magique, et le Seigneur provoque un dialogue. Le chef de la synagogue, lui, risque la parole : il parle, il parle, il dit que sa fille en est à sa fin, il dit à Jésus quoi faire : venir chez lui et imposer la main à l’enfant. C’est urgent et voici qu’au milieu de son discours, on lui envoie dire : trop tard, ta fille est morte. C’est l’effondrement. Là, il faut alors une parole de Jésus qui assure de donner plus que l’homme n’aurait osé demander : non pas la guérison d’une fillette encore vivante, mais la résurrection d’une enfant morte.

La femme malade, le père désespéré, - deux figures de l’homme en perte de vie qui vient à celui qui est la voie, la vérité et la vie. Cet homme en perte qui vient à Jésus, qui est-ce aujourd’hui ? la communauté concrète que nous sommes ici et maintenant, chacun avec le lot de ses désirs, de ses impuissances, de ses frustrations : nous les mettons ensemble, nous en dirons quelques-unes au Christ en en mentionnant d’autres à la prière universelle, - je pense que nous pouvons ici penser à Francette Bon-Mardion, fidèle à la rencontre annuelle des Pingouins et aujourd’hui proche d’une opération sérieuse - . Nous comprenons bien que, finalement, nous sommes ici au niveau de tous les hommes. Nous venons demander à Jésus la vie, sous toutes ses formes, nous nous approchons, pas seulement de sa tunique, mais de son corps et de son sang, car il nous a lui-même invités : « qui mange ma chair et boit mon sang aura la vie éternelle ». Et nous croyons à l’immensité des libérations, qui s’opèrent dans le monde en réponse à nos supplications : elles sont certes la inconnues et cachées, mais qui, dans le monde romain du temps de Jésus, a connu les guérisons dont nous parle l’évangile ? Voilà pourquoi nous sommes ici : demander et obtenir la vie : pour tous, pour nous, pour moi, grâce au corps du Christ et quelles que soient les apparences contraires.

Une question pourrait encore venir à notre esprit, qui nous aiderait à recevoir de manière plus personnelle le message de cet évangile: "et après?" Quand la femme a quitté Jésus, où est-elle allée? qu'a-t-elle fait? La petite fille qui a été ressuscitée, qu'est-elle devenue, et ses parents, témoins et bénéficiaires sur leur enfant de la Puissance de Jésus, comment ont-ils continué de vivre, dans leur village et dans leur entourage, avec cette enfant du miracle? Nous savons, du moins, ce qui est advenu aux disciples choisis: à la Transfiguration, ils ont encore été les témoins de la Puissance de Dieu, à l'Agonie, en revanche, ils ont vu sa faiblesse, et ils n'ont pu supporter ni l'une ni l'autre; il aura fallu que l'Esprit descende sur eux pour qu'ils soient transformés, qu'ils comprennent enfin ce qu'ils avaient vécu et qu'ils en témoignent alors, eux aussi, dans la puissance et dans la faiblesse. Sans doute pouvons-nous imaginer qu'il en a été de même des autres protagonistes: si privilégié qu'ait été ce moment particulier de leur existence où ils ont touché Jésus ou été touchés par Lui, ils ont sans doute, chacun à sa manière, accompli le périple de Celui qui les avait sauvés: de la Gloire à l'humiliation et encore à la Gloire.
Il nous faut peut-être alors essayer de ne pas laisser perdre cette grande diversité de personnes, d'attitudes, - pour nous demander, d'une manière très personnelle: où suis-je là-dedans? à qui puis-je m'identifier? à laquelle de ces relations avec le Christ correspond la mienne? où est ma force et où ma faiblesse? Et à quel Christ est-ce que je m'adresse: à l'homme étonné à qui on dérobe en quelque sorte sa Puissance, au Maître qui semble dominer la vie et la mort? Sans doute une telle identification n'est-elle pas possible une fois pour toutes, mais aujourd'hui: qui est mon Seigneur et comment est-ce que je me réfère à lui avec les autres et au nom de tous ? Et qu’est-ce que, avec d’autres proches, mais aussi avec les lointains, je vais pouvoir être et faire pour que la Vie jaillisse et qu’elle jaillisse en abondance ? Que l’Esprit de Jésus nous éclaire et nous pousse dans la semaine qui vient en vertu de la force évangélique reçue aujourd’hui.
1° Juillet 2018

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