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HOMELIE

24 juin
année 2017-2018

année B - 24 juin 2018 SOLENNITE DE ST JEAN-BAPTISTE
Is 49 1-6; Ac 13 22-26; Luc 1 57-66 80
Homélie du f. Hubert

Depuis les premiers siècles donc, les chrétiens ont célébré la naissance de Jean-Baptiste, cet homme à la place si particulière dans l’histoire du salut, à la jointure de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliances.

Que sera cet enfant dont la conception et la naissance sont marquées par tant de surprises, dont le nom nouveau, qui tranche sur la coutume familiale, signifie « Dieu fait grâce » ? Dieu, en effet, va faire grâce au-delà de toute mesure, au-delà de tout ce que l’homme pouvait imaginer. Dieu va faire grâce en prenant la condition de ceux qu’il vient sauver, en prenant sur lui tout le poids du mal qui affecte nos vies, en faisant de nous des fils dans le Fils devenu homme.

Jean est la voix annonciatrice de Celui qui vient : l’unique Sauveur. Et pourtant, ce Sauveur va se manifester parfaitement autre que ce que JB attendait.

Qui pouvait s’attendre à ce que Dieu se fasse homme, à ce que Dieu, non seulement, pardonne au pécheur qui se convertit, mais « enlève le péché du monde », en prenne sur lui toutes les conséquences ?

Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. Toute la vie et la mission de Jean-Baptiste sont dans cette parole. Jean est celui qui désigne le Christ. Pour cette mission, il sera « rempli d’Esprit Saint dès le sein de sa mère ».

Par révélation, il désigne celui qui est plus grand que lui : Celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.” Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu.

Humblement, il témoigne : « Je ne suis pas le Messie. » Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »

Avant même de naître, il le reconnaît, caché dans le sein de sa mère, tressaillant d’allégresse aux paroles de Marie.

Pourtant, dans l’évangile de Jean, il dira : Moi, je ne le connaissais pas. Le ministère public de Jésus le mettra à l’épreuve ; il enverra lui dire : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jean est étonné, troublé même. Jésus en effet n’agit pas comme il l’envisageait, lui qui disait : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez un fruit digne de la conversion. .[…] Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. »

Vivant au désert, il invitait ses contemporains à se convertir, à se détourner de ce qui les détournait du Dieu de l’Alliance, du Dieu de leurs pères, du Dieu vivant.

Mais il ne pouvait envisager que Dieu se tourne vers l’homme jusqu’à se solidariser avec le pécheur.

Quand Jésus vient pour être baptisé par lui, Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » Jésus se fait baptiser comme un pécheur. Jean a sûrement fait là une expérience fondatrice.

Elle lui permettra de dire à ses propres disciples : Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. et de les laisser partir à sa suite, librement, avec la joie qui monte au cœur de l’ami de l’époux.

Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.” Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu.

Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue.

Frères et sœurs, celui qui est plus fort et plus grand que nous, celui que nous connaissons si peu, celui qui ne cessera pas de nous étonner, celui qui est la nouveauté absolue, la vie jaillissant de la mort, la sainteté victorieuse du péché, se tient au milieu de nous et se donne à nous en nourriture dans sa parole et dans le pain consacré par le don de sa vie. Puisse-t-il grandir en nous et nous transformer en lui ! Que notre joie, en lui, soit parfaite !

Puissions-nous faire cette expérience fondatrice de la miséricorde de Dieu, pour pouvoir à notre tour dire en vérité à nos frères : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. » - 24 juin 2018

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