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HOMELIE

13 mai
année 2017-2018

Année B - HOMELIE du 7ème dimanche de Pâques - 13 mai 2018 (Actes 1, 15-26 ; 1 Jean 4, 11-16 ; Jean 17, 11-19)

En cette dernière semaine du Temps Pascal et ces 10 jours qui encadrent les fêtes de l’Ascension et de Pentecôte, la liturgie de l’Eglise nous invite de manière plus insistante et fervente à prier pour la venue de l’esprit, en chacun de nous, sur nos communautés et sur le monde entier.
Dans la seconde lecture, nous avons entendu Saint Jean nous dire : « voici comment nous reconnaissons que nous demeurons en Dieu, et Dieu en nous. Il nous a donné part à son Esprit ». Avoir part à l’Esprit de Dieu qu’est-ce à dire ? Comment caractériser cette participation à la vie divine ? Le passage du 4ème évangile, reprenant la grande prière de Jésus à l’heure de sa Passion peut nous guider et nous éclairer dans notre recherche. Je relèverai 3 aspects que cette prière solennelle souligne à propos de l’esprit : l’Esprit de Dieu est un esprit de Sainteté, c’est un esprit d’Unité et enfin un esprit de Vérité. En commençant sa prière Jésus s’adresse à son Père en le nommant : « Père Saint », et c’est ainsi qu’il a appris à ses disciples à prier Dieu, comme lui : Abba Père, que ton Nom soit Saint, sanctifié. La prière eucharistique que nous allons offrir dans un instant commence elle aussi, après les chants de la Préface et du Sanctus (Dieu 3 fois saint) par les invocations : « Toi qui est vraiment Saint, toi qui es la source de toute sainteté » ou bien « Tu es vraiment Saint, Dieu de l’Univers, c’est toi qui sanctifie toute chose par ton Fils, Jésus-Christ, Notre Seigneur, avec la puissance de l’Esprit Saint ».
La Sainteté, c’est donc le propre de Dieu, et Il veut que nous soyons saints, comme lui-même est Saint . A une époque ancienne, la sainteté était assimilée au sacré : elle séparait les lieux (pensons au sanctuaire, au Saint des Saints du Temple de Jérusalem) et les personnes (les prêtres, le Grand Prêtre, les lèvites qui étaient séparés du Peuple). Avec la venue de Jésus, le Saint de Dieu par excellence, la sainteté est répandue sur chacun des baptisés qui reçoit l’Esprit en rémission de ses péchés et le fait accéder à la vie nouvelle en Christ Ressuscité. Désormais, les disciples peuvent se nommer entre eux, saint, et tous les croyants sont appelés par vocation à la sainteté, ainsi que l’a vigoureusement souligné un chapitre de la Constitution du Concile Vatican II sur l’Eglise. Eglise peuple de Dieu, peuple de saints : c’est aussi ce que vient de nous rappeler le pape François dans une récente exhortation apostolique : « Jubilate et exultate ».
Esprit de Sainteté, mais aussi Esprit d’Unité. « Père Saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le Nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient Un, comme nous-mêmes, nous sommes Un, Toi en moi et Moi en Toi » Nous touchons là au grand mystère de la Trinité, ou de la Tri-unité, comme le désignait un théologien du siècle dernier, le Père Congar. Un mystère qui dépasse notre intelligence et notre sagesse humaine, mais qui est le cœur de notre foi chrétienne. Avoir part à l’Esprit de Dieu, c’est entrer dans une communion de personnes divines, communion d’amour entre le Père et le Fils, communion personnifiée elle-même dans l’œuvre de l’Esprit.
Jésus ne prie pas son Père pour lui-même, alors que son existence terrestre va s’achever dans la détresse, dans peu de temps, sur la Croix. A l’heure de sa Passion, il prie pour ses disciples, pour ceux que Dieu lui a confiés, eux qui vont rester dans le monde et qui sont soumis à l’esprit du monde, opposé à la sainteté et à l’unité : « je ne prie pas pour que Tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde ».
L’esprit de sainteté, d’unité ne peut s’entendre avec la mondanité, la division et la dispersion. C’est l’enjeu d’un combat qui reste toujours d’actualité et qui touche au dernier aspect relevé par Jésus dans sa prière : celui de la vérité. « Père Saint, sanctifie-les dans la Vérité. Ta Parole est Vérité. Pour eux, je me sanctifie moi-même afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la Vérité ». Trop souvent la mondanité, la dispersion dans les soucis de la vie voisinent avec le mensonge. Jésus prie pour que ses disciples ne se laissent pas entrer en tentation, qu’ils soient délivre du Malin, du Mauvais, du Menteur. A la question que lui posait Thomas un peu auparavant : Seigneur montre nous le chemin qu’il faut prendre pour te suivre, Jésus avait répondu : « Moi, Je Suis le Chemin, la Vérité, la Vie ».
Ainsi, avoir part à l’Esprit de Dieu, c’est marcher sur ce chemin de Vérité et de Vie à la suite du Christ. C’est lui qui nous conduit à son Père et Notre Père, afin de demeurer dans l’Amour, puisque Dieu est Amour.
Sainteté, Unité, Vérité. Il y aurait bien d’autres aspects pour qualifier l’action de l’Esprit de Dieu à l’œuvre en nous et autour de nous. L’Ancien Testament, dans le livre d’Isaïe, mentionne 7 dons accordés au Serviteur de Dieu qui apporte la consolation. Saint Paul, dans son épitre aux Galates énumère 9 formes de fruit de l’Esprit dans son combat contre la chair.
Et pour nourrir notre prière à l’Esprit Saint en cette semaine, l’Eglise nous offre aussi dans son répertoire des hymnes très riches tant pour les textes que pour les mélodies. Je pense en particulier aux Veni Creator Spiritus, ou la Séquence de la Pentecôte : Veni Sancte Spiritus, pour les plus anciennes, mais aussi aux compositions plus récentes dues à des compositeurs poètes comme Patrice de la Tour du Pin ou Didier Rimaud. Nous les trouvons facilement dans nos « Prions en Eglise » ou « Magnificat ».
Pour terminer, revenons au cœur de la prière de Jésus de l’évangile de ce dimanche, cette prière toute entière soulevée dans la mouvance de l’Esprit Saint et tournée vers le Père : « maintenant que je viens à toi, je parle ainsi dans le monde, afin qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils soient comblés de cette joie ».
La JOIE, comme fruit et signe par excellence de notre participation à la vie de l’Esprit. Joie imprenable et plus profonde que tous les plaisirs artificiels du monde.
Joie de l’Evangile qui rayonne de la parole et du visage de notre Pape François et qui émane de tous les textes du magistère qu’il offre à l’Eglise : « Gaudium Evangelii » en premier lieu, mais ensuite, « Amoris Laeticia », « Laudato Si ‘ », « Gaudete et Jubilate» (à propos de l’appel à la sainteté), jusqu’à ses dernières recommandations à propos des études dans les Universités Catholiques : « Gaudete in veritate »
Cette joie est la note finale de la séquence de la Pentecôte : «Viens Esprit de Sainteté, Donne nous la joie pérenne, la joie éternelle - Da perenne gaudium » - 13 mai 2018
AMEN

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