Textes spirituels

Règle de saint Benoît

Commentaires sur
la Règle


Homélies

Méditations

Références bibliographiques



Formations, stages


HOMELIE

22 avril
année 2017-2018

Année B - 4e DIMANCHE DE PÂQUES– 22 AVRIL 2018
Ac 4 8-12; 1 Jn 3 1-2 ; Jn 10 1-18

Je suis le bon pasteur qui donne sa vie pour ses brebis. En méditant cet évangile, la figure de Pierre s’est imposée à moi en surimpression à celle du Christ.
Je donne ma vie pour mes brebis. Je donnerai ma vie pour toi ! dit Pierre. Non, lui dit Jésus, là où je vais, tu ne peux me suivre maintenant. Tu me suivras plus tard.
Sois les pasteur de mes brebis. Pierre, celui à qui Jésus à confié son Eglise, ne peut se prévaloir d’avoir été choisi pour cette charge à cause de sa fidélité et du don de sa vie ‘jusqu’au bout’. Comme Paul, comme chacun de nous, il est « le premier a qui il a été fait miséricorde ».
Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois. Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent. Je ne connais pas cet homme !
En Jésus seul, rempli de l’Esprit, parce que Fils unique, en Jésus seul, le mystère du don pouvait vaincre le mystère du Mal.
Seul l’Innocent pouvait vaincre le mystère du Mal en donnant sa vie sans condition aucune. Ma vie, personne ne peut me l’enlever, je la donne de moi-même. Pierre a cru qu’il donnerait sa vie pour son Maître. Il ne réalisait pas qu’il lui fallait d’abord, par lui, être sauvé du Mal. Il n’a pas eu la force de se prononcer pour lui, de chercher à le protéger, à le sauver. C’est Jésus qui a sauvé Pierre, qui nous sauve chacun, qui arrache l’humanité à la Puissance du Mal. Sous le ciel aucun autre nom que celui de Jésus n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver.
Pierre a parlé au futur : Je donnerai ma vie pour toi ! Jésus parle au présent : Je donne ma vie pour mes brebis. Il est toujours en état de don. C’est la forme de son être, de son amour. A l’heure de la Passion, c’est Jésus qui était la brebis, l’Agneau en danger, le loup était là ; et Pierre, semblable au mercenaire, a fui. Et tous les disciples avec lui. Bienheureuse faiblesse, bienheureuse infidélité, qui lui permet d’être témoin de Celui qui le sauve, témoin de l’unique Sauveur, témoin de celui qui n’a pas fui, qui a aimé jusque dans la mort. Si je ne te lave pas, tu n'auras pas de part avec moi, dit Jésus à Pierre lors du lavement des pieds. « Autrement dit, écrit JF Bouthors : tu n'entreras pas dans la communauté des réconciliés si tu ne te soumets pas toi-même à la Miséricorde, si tu ne reconnais pas en toi une part inhumaine qui doit être guérie et réintégrée, pour que s'accomplisse l'unité de ton être. » Pierre a fait personnellement l'expérience amère de la découverte de la part inhumaine et lâche qui est la sienne, et l’expérience de la miséricorde de son Sauveur, du vrai berger qui risque sa vie pour ses brebis.
C’est par leur voix que nous savons Quelle peur les a saisis, Et quel doute devant ta Passion … Heureux sont-ils De témoigner de ta grâce ! dit une belle hymne que nous chantons pour les apôtres.
Elle poursuit : Heureux sont-ils puisque l’Esprit Mit en eux un cœur nouveau, Leur faiblesse devint leur appui.
Ils sont allés en tout pays, Pour ton nom ils ont souffert, Mais leur joie proclamait devant tous : « Il est vivant Celui qui sauve le monde ! »

Dans les Actes, nous voyons Pierre qui s’était détourné de Jésus, devenir témoin intrépide. Ceux devant lesquels il témoigne ne sont pas n’importe qui : ce sont ceux-là même qui ont arrêté et condamné Jésus, ceux qui ont l’autorité et le pouvoir.
Jésus a livré son Esprit sur la croix. C’est remplis de l’Esprit Saint, de cette force d’en-haut, promise par Jésus, que Pierre et Jean peuvent être là avec tant d’assurance, et confesser le Nom de Jésus avec tant d’intrépidité et de joie.
Il fallait que Jésus aille le premier jusqu’à la mort, la traverse, la retourne pour que Pierre puisse aller avec lui jusqu’à la mort. Il fallait que le berger donne sa vie pour ses brebis pour que les brebis le suivent vraiment en écoutant sa voix. Il fallait que, du Cœur transpercé, l’Esprit soit répandu pour que les disciples deviennent témoins, sans crainte, audacieux, joyeux... Tu me suivras plus tard.
L’Eglise et le monde, aujourd’hui comme hier et demain, ont besoin de pasteurs, de religieux, de religieuses, de laïcs, d’hommes, de femmes, d’enfants, dont le regard ait croisé celui de Jésus, dont le cœur se soit laissé saisir par son Esprit, et qui, au cœur même de leur faiblesse, annoncent la Bonne Nouvelle de celui en qui tous les hommes ont le pardon, la vie, le bonheur et la gloire, Sous le ciel aucun autre nom que celui de Jésus n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver.

Ecoutons la voix de notre vrai Pasteur, contemplons-le donnant sa vie pour chacun et pour tous, recevons son Esprit pour le suivre et être bergers là où il nous appelle. - 22 avril 2018

Retour à la sélection...