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HOMELIE

18 février
année 2017-2018

Année B - 1e dimanche CARÊME - (18/02/2018)
(Genèse 9, 8-15 – Ps 24 – 1 Pierre 3, 18-22 – Marc 1, 12-15)
Homélie du F. Jean-Louis

Premier dimanche de Carême, l’évangile nous parle de la tentation du Christ au désert. Et en cette année où la liturgie nous donne de parcourir l’évangile de saint Marc, le récit est bien moins détaillé que chez Matthieu ou Luc.
Le temps du Carême, c’est le temps de la conversion du cœur, du jeûne, de la sobriété. De nos jours, si l’Eglise recommande le jeûne alimentaire, elle propose aussi une sobriété dans l’utilisation des médias, l’usage des cigarettes, etc … Bref, un apprentissage à plus de liberté.
Mais lorsque nous regardons les lectures de ce dimanche, elles sont déjà très orientées vers Pâques, vers le Salut offert par Dieu. Dès la première lecture, nous est rappelée l’Alliance avec Noé et ses fils, ainsi qu’avec tous les êtres vivants, il ne faudrait pas l’oublier. Si la création est déjà Alliance de Dieu qui s’engage vis-à-vis de ce qu’il crée, l’Alliance avec Noé annonce que la terre ne sera plus détruite par le déluge. Dieu se souviendra de son Alliance avec la terre. Plus tard, il y aura encore une Alliance avec Abraham, puis avec Moïse et le peuple d’Israël et, chaque fois, cette Alliance sera définitive. Les dons de Dieu sont sans repentance comme l’a écrit saint Paul.
Or ces Alliances nous orientent vers l’accomplissement de toutes les Alliances, l’Alliance scellée en Jésus Christ par sa mort et sa résurrection. Nous sommes donc bien tournés vers Pâques en écoutant l’évocation de l’Alliance avec Noé.
La seconde lecture tirée de la Première épître de saint Pierre est, elle, très explicite. Au début du Carême, nous sommes déjà propulsés à Pâques car cette lecture pourrait très bien être lue au matin de Pâques :
« Le Christ a souffert pour les péchés, pour les injustes afin de vous introduire devant Dieu. Il a été mis à mort dans la chair, mais vivifié dans l’Esprit ». Et l’histoire de Noé, évoquée dans la première lecture devient ici une annonce du baptême. Car comme Noé a été sauvé à travers les eaux du Déluge, nous sommes sauvés par l’eau du baptême dans la mort et la résurrection de Jésus Christ.
Quant à l’évangile qui parle très sobrement des tentations du Christ au désert, il nous évoque discrètement la victoire du Christ sur Satan. En effet, en disant que Jésus vivait parmi les bêtes sauvages, il nous annonce les temps messianiques déjà arrivés. Isaïe parlait en effet, pour ces temps messianiques d’un temps où le loup mangera avec l’agneau, l’enfant étendra son bras sur le nid de la vipère …
réconciliation de l’homme avec la création et des animaux entre eux. Réconciliation accomplie par Jésus, vainqueur du Mal, vivant en paix avec les bêtes sauvages et servi par les anges. Mais l’évangile nous oriente aussi vers le Règne de Dieu que la résurrection du Christ inaugurera pour de bon. Ce règne est en effet tout proche.
La prière sur les offrandes que je dirai tout à l’heure nous oriente clairement vers Pâques et de même la Préface qui débutera tout à l’heure la prière eucharistique nous dira que le Christ, en déjouant les pièges du Tentateur, nous apprends à résister au péché pour célébrer d’un cœur pur le mystère pascal et parvenir enfin à la Pâque éternelle.
Frères et sœurs, nous pouvons être tentés de voir dans le Carême un temps triste, de privations dont nous ne voyons pas très bien le sens. Un temps sombre, fermé sur lui-même dont il faut espérer sortir le plus vite possible.
La liturgie de l’Eglise nous dit, en fait, que ce temps de Carême n’existe pas pour lui-même mais que, dès le début, il est orienté vers la Résurrection du Christ. Il ne s’agit pas de se faire souffrir, il s’agit d’apprendre à être plus libres pour apprendre à vivre en ressuscités, car nous savons que bien des choses ou des habitudes nous enchaînent. Savoir s’abstenir est peut-être nécessaire pour savoir faire la fête.
Et le psaume nous rappelle que c’est le Seigneur qui nous fait connaître sa route, la route qui mène à Lui. C’est le Seigneur qui nous enseigne ses voies, qui nous sauve, qui nous montre à nous, pécheurs, le chemin, si nous avons l’humilité de reconnaître que nous avons un besoin vital de lui. Si nous voulons le mettre au cœur de nos vies.

Frères et sœurs, il ne s’agit donc pas de se lamenter, en ce début de Carême, mais de se tourner vers Pâques en faisant de ce Carême un temps de préparation à la Fête des fêtes. Nous le savons tous, préparer une fête, demande du travail mais c’est aussi un temps d’espérance dans la perspective de ce qui nous attend.
Et si nous connaissons des moments de tempête, rappelons-nous ces mots du curé d’Ars reprenant la question d’une sainte se plaignant au Seigneur après la tentation : « Où étiez-vous donc, mon Jésus tout aimable, pendant cette horrible tempête ? Et le Seigneur lui répondit : «J’étais au milieu de ton cœur» Eh bien, faisons de ce Carême un temps de travail de libération sur nous-même, avec l’aide de Dieu, en nous tournant vers le Christ, pour progresser dans l’attention aux autres, dans le don que nous pouvons faire de nous-mêmes et alors Pâques sera vraiment LA fête, elle sera le cœur de notre année, de notre vie. AMEN - 18 février 2018

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