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HOMELIE

25 décembre
année 2017-2018

année B - Messe du Jour de Noêl 2017
Is 52 7-10; Heb 1 1-6; Jean 1 1-18
Homélie du F.Bernard

Cette nuit, nous avons célébré, chanté, l’heureuse nuit de Palestine, où rien n’existe hormis l’Enfant, l’Enfant de vie divine, l’enfant de la crèche.
Et cette nuit, nous nous sommes remémoré l’étonnante prophétie du prophète du VIIIème siècle av J-C. Elle annonçait, dans une période de très grand détresse pour le royaume d’Israël, le royaume du nord, dont les tribus étaient emmenées en déportation, la naissance d’un enfant : « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné. On proclame son nom : Merveilleux-conseiller, Dieu-fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-paix ». Cette prophétie avait pu certes trouver un début de réalisation dans la naissance d’un enfant de race royale, de la lignée de David, à Jérusalem, elle gardait cependant toute sa force, comme un message d’espérance, qui aura orienté au long des siècles le regard du peuple croyant vers un autre avenir.
Et cette prophétie a trouvé son accomplissement, en cette heureuse nuit de Palestine, où l’Ange de Dieu est venu réveiller les bergers de Bethléem pour leur annoncer cette grande joie : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il et le Messie, le Seigneur ». Et le signe, qui a fait connaître l’Enfant de vie divine, est qu’il était couché dans une crèche, une mangeoire pour animaux. Lui, le Dieu-fort annoncé par Isaïe, n’a pas même eu une maison, un berceau pour l’accueillir. Mystère de l’humilité de notre Dieu, pressenti par la Vierge Marie, en son magnificat : « Le Seigneur a dispersé les hommes au cœur superbe ; il élève les humbles ».
Trois noms ont été donnés cette nuit à l’Enfant de la crèche : il est le Messie, autrement dit le Christ, il et Seigneur, il est Sauveur. Messie, il est celui qu’annonçaient les Ecritures. Seigneur, il est de race divine. Sauveur, il nous rachète de nos péchés Ceux sont ces trois mêmes noms que la prédication apostolique reprendra à partir de la Pentecôte. Pierre dira alors aux foules de Jérusalem : « Ce Jésus, que vous avez crucifié, Dieu l’a fait Seigneur et Christ (Ac 2,36). Il est le Sauveur (Ac 4,12) ».
Noël, la naissance de l’Enfant de vie divine, c’est l’irruption de l’éternité, l’éternité qui est Dieu, dans le temps des hommes. Nous n’avons pas fini d’avoir un début d’intelligence de ce mystère. C’est pourquoi la liturgie de Noël se plait à multiplier les célébrations, selon la diversité des heures. Aux messes traditionnelles de la nuit, de l’aurore, du jour, elle ajoute maintenant la messe de la veille au soir.
En cette quatrième messe de Noël, celle du jour, la liturgie donne encore à l’Enfant de la crèche deux autres noms qui viennent s’ajouter à ceux qu’il a reçus cette nuit. Ceux-là le situaient par rapport à nous. Ceux-ci le situent par rapport à Dieu, car s’il est Messie, Seigneur et Sauveur, qu’est-il par rapport à Dieu, le Dieu d’Israël, dont le peuple croyant a toujours proclamé l’unicité : « Shema Israël, écoute Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur » ? Ce matin l’Enfant de vie divine est désigné comme le Fils, et le Verbe.
Il est le Fils. Déjà l’Ange de l’annonciation avait dit à la Vierge qui allait le concevoir : « Il sera appelé Fils du Très-Haut ». Fils, mais comment ? la lettre aux Hébreux le précisait à l’instant. « En ces jours qui sont les derniers (ces jours qui sont les nôtres), Dieu nous a parlé par le Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé le monde », et encore : « Tu es mon Fils, dit Dieu, aujourd’hui je t’ai engendré ». Pas l’aujourd’hui de Noël où l’Enfant de vie divine nait de la Vierge, mais l’aujourd’hui d’avant le temps, l’aujourd’hui éternel, où il est engendré par le Père. Et le prologue de l’Evangile de Jean qui nous a été chanté à l’instant, le désignait comme « le Fils unique, plein de grâce et de vérité, le Fils unique qui est dans le sein du Père, et conduit à le connaître ». Tout l’Evangile de Jean, à la suite de ce prologue, sera la révélation du Père par Jésus, et celle de Jésus, le Fils, par le Père et dans l’Esprit.
L’Enfant de vie divine est aussi le Verbe, la Parole de Dieu. Le désignant ainsi, nous rejoignons immédiatement ce même prologue de l’Evangile de Jean, qui, en son début, disait : Au commencent était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu, puis au terme : Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous. Ce sont les mots mêmes qui sont inscrits en latin, sur la croix de l’arbre de Jessé, placée derrière l’autel sur la grille.
Et Verbum caro factum est. Impossible de dire en moins de mots le mystère que nous célébrons. Le Verbe qui est Dieu s’est fait chair et il a habité parmi nous. Et à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Car nous le sommes. Aujourd’hui nous naissons à la vie divine, à l’éternité de Dieu, car nous le croyons, le Christ est l’Emmanuel, Dieu-avec-nous, jusqu’à la fin des siècles.
Achevons en reprenant l’hymne que nous citions en commençant : En prenant chair de notre chair, Dieu a transformé tous nos déserts, en terre d‘immortels printemps . - 25 décembre 2017

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