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HOMELIE

12 novembre
année 2016-2017

Année A - 32ème Dimanche du Temps ordinaire – 12 novembre 2017
1ere lecture : Livre de la Sagesse 6,12-16
2eme lecture : 1ère Lettre aux Thessaloniciens 4,13-18
Evangile : Matthieu 25,1-13
Homélie du F.Matthieu

La parabole des dix jeunes filles, si célèbre qu'elle soit, n'est pas si simple à comprendre dans son enseignement pour nous aujourd’hui. La première lecture tirée du Livre de la Sagesse peut nous y aider. Il y a entre ces deux textes un mot qui revient en écho : Veiller !
Veiller : "celui qui veille à cause d’elle sera bientôt délivré du souci" dit le Livre de la Sagesse. "Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure" demande Jésus au terme de la Parabole. Deux emplois différents, mais qui peuvent se rejoindre. Que veut dire Jésus lorsqu’il nous invite à "veiller" ?
L’évangile de Matthieu parle à des chrétiens qui s'attendaient à voir le retour du Christ très bientôt, et qui s’inquiètent de ce retard apparent ! Certains se sont endormis dans la mort. D’autres s’assoupissent et perdent leur ferveur, se perdent dans les soucis du monde… La parabole se fait réaliste : "comme l'Epoux tardait", les dix jeunes filles "s'assoupirent toutes". Mais "les prévoyantes avaient pris, avec leur lampe, des flacons d’huile". On a beaucoup conjecturé, au cours des siècles, sur ce que représentait cette "huile"... Ce qui est sûr, c'est que ces "prévoyantes" sont prêtes pour l'arrivée de l'Epoux : elles ont "veillé" à ce que la lumière ne leur manque pas au-delà de la nuit et du sommeil inévitable de cette vie. Elles pourraient dire, comme la bien-aimée du Cantique des Cantiques : "Je dors, mais mon cœur veille".

La lecture de la Sagesse nous éclaire encore sur ce qu'est cette "veille".
Dans ce texte, "veiller" c’est "chercher" la Sagesse, c'est-à-dire pour nous, le Christ, d’en faire le premier objet de nos "désirs", de "l'aimer" au profond de notre cœur. Une vie tournée vers le Christ, qui ait son sens dans le Christ, quelle que soit notre situation personnelle ou professionnelle. Alors, au-delà du sommeil, nos "lampes" seront prêtes, et nous pourrons accueillir le Seigneur lorsqu’il "vient à notre rencontre", comme le dit la Parabole, nous pourrons entrer "dans la salle des noces" "quand l'Epoux arrivera" enfin.
Les cinq autres jeunes filles étaient "invitées", elles aussi, mais leur "insouciance" évoque un éparpillement hors de l'essentiel, elles ont perdu le sens de cette recherche de Dieu que décrit si bien le passage de la Sagesse. Elles ne sont pas "prêtes" quand arrive l'Epoux. Et Jésus est sévère avec elles : "Je ne vous connais pas" – l’avertissement est en fait pour nous : ne perdons pas notre vie ici-bas, soyons en quête de Dieu quelle que soit l’obscurité ou la longueur des jours, attentif à l’appel inlassable de l’évangile au profond de notre cœur pour le service de nos frères et sœurs.
Attardons nous pour conclure sur un autre mot, commun, du moins dans la traduction française, aux trois lectures de ce dimanche : le mot "rencontre".
Dans la 1ère lecture, c'est la Sagesse qui "vient à la rencontre" de ceux qui "sont dignes d’elle", constants dans leur recherche. Dans les deux autres textes, ce qui est évoqué, c’est la rencontre du Seigneur : ce sont les "jeunes filles" et "nous" qui allons "à la rencontre du Seigneur" et c’est surtout le Seigneur "qui descend" à notre rencontre.

Laissons-nous guider par ce rapprochement.
La 2ème lecture avec d'autres images que la parabole de Jésus – celles des "apocalypses" courantes à l'époque – reprend le même thème : la résurrection des morts est, dans le Christ, notre avenir, et, pour les morts ressuscités comme pour les ‘encore vivants’ à ce moment-là, elle est rencontre avec le Seigneur ! Et c’est "le Seigneur lui-même qui descend du ciel" pour venir à notre rencontre.
De même, dans la parabole, les dix jeunes filles "sortent à la rencontre de l'Epoux", mais elles ne vont pas bien loin : c'est "l'Epoux" qui vient, c'est "lui qui arrive" à leur rencontre. Ainsi, toute notre vie devrait être "veille" et marche "à la rencontre du Seigneur", mais il faut surtout comprendre que c’est d’abord lui, Jésus le Ressuscité, qui vient à notre rencontre. Un jour nous serons pleinement "avec lui, c'est notre "espérance". Mais le passage de la Sagesse nous dit qu'il est aussi "avec nous" dès à présent, si nous le cherchons, qu'il ne demande qu'à se laisser "trouver" pour marcher avec nous vers la rencontre. "Veiller", cela doit d’abord signifier l’attention à la présence du Christ dans toute notre vie, car la "Sagesse" nous devance toujours :"Celui qui la cherche dès l'aurore ne se fatiguera pas : il la trouvera assise à sa porte... dans chacune de leurs pensées, elle vient à leur rencontre."
"Veiller", c’est "sortir à la rencontre" du Seigneur Jésus, mais c’est d’abord et surtout être à attentif à sa présence, à "sa venue", car il ne cesse de venir à notre rencontre… aux jours de notre vie, au bout de notre nuit ! - 12 novembre 2017

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