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HOMELIE

03 septembre
année 2016-2017

Année A - 22ème dimanche du T.O. - 3 septembre 2017
Jér 20 7-9; Rom 12 1-2 ; Mt 16 21-27
Homélie du F.Bernard

« Tu es le Messie, le Fils du Dieu Vivant ». C’est par ce témoignage de foi, que s’ouvrait l’Evangile de ce jour. Il faisait le lien avec l’Evangile de dimanche dernier, l’Evangile de la confession de foi de Pierre à Césarée au nom des Douze, confession suivie de la parole du Seigneur : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ».
De fait ces deux Evangiles sont étroitement liés. Ils constituent comme un sommet, un pivot, autour duquel l’Evangile selon Matthieu, que nous lisons cette année est construit. Mais ce serait vrai aussi bien des Evangiles selon Marc ou Luc.
La confession de foi de Pierre était la réponse à la question qui occupait toute la première partie de l’Evangile, à savoir : qui est Jésus ? Maintenant peut débuter la deuxième partie. La question devient : Comment suivre Jésus, celui-là même que Pierre vient de confesser comme le Messie, le Christ ?
Nous l’avons entendu : A partir de ce moment-là, Jésus, le Christ, commença à montrer à ses disciples, qu’il lui fallait monter à Jérusalem, y souffrir beaucoup, être mis à mort et le troisième jour ressusciter. Celui qu’ils viennent de confesser comme le Christ, aura la destinée du Serviteur Souffrant, annoncée par Isaïe et les prophètes, et Pierre le refuse : « Non, cela ne t’arrivera pas. »
Celui-là même que Jésus venait de déclarer heureux, heureux parce qu’il l’avait reconnu comme le Christ, et que cela lui était venu, non de la chair, ni du sang, non par ses propres ressources humaines, mais d’une révélation de Dieu, car « Nul ne sait qui est le Fils, sinon le Père, et celui à qui le Père veut bien le révéler», celui- là ,Jésus le dénonce maintenant comme celui qui veut le détourner de sa mission : « Passe derrière moi Satan, tu m’es un obstacle sur ma route, une pierre de scandale. Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais des hommes. »
Pierre était inspiré par l’Esprit de Dieu. Voilà qu’il est mû maintenant par Satan. Il en est de même pour chacun de nous. Comme Pierre, nous recevons l’inspiration de Dieu, mais nous sommes atteints aussi par les sollicitations du Démon.
Alors que dit Jésus ? Le disciple doit renoncer à lui-même, prendre sa croix et le suivre. Prendre sa croix. C’est ici la première mention de la Croix dans l’Evangile. Elle nous concerne directement, alors qu’à ce niveau de l’Evangile, il est seulement dit que Jésus doit souffrir à Jérusalem, y être tué et ressusciter le troisième jour. Prendre sa Croix, bien sûr la Croix de Jésus, la porter, avec Jésus, comme Simon de Cyrène, sur le chemin du Golgotha.
Ces paroles sont tout-de- même dures à entendre. Peut-être nous font-elles penser spontanément à ces autres paroles de Paul aux Corinthiens : Je n’ai rien voulu savoir parmi vous, sinon Jésus, et Jésus crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui se sauvent ?
Le langage de la Croix, comment le recevons-nous ? Sans doute nous est-il, à nous aussi, scandaleux, car pour une part au moins nous sommes bien en continuité avec le peuple de la première Alliance ? Sans doute nous apparait-il aussi folie, dans la mesure où nous avons encore beaucoup à faire pour dépasser nos réactions profondes, encore bien souvent païennes ? Mais puisse aussi notre être chrétien nous affermir progressivement dans la conviction que dans la Croix du Seigneur, il y a à l’œuvre la Puissance de Dieu et la Sagesse de Dieu pour notre salut.
Mais posons-nous la question. Que faisons-nous de la Croix dans nos vies ? Cette Croix qui, derrière l’autel, préside à toutes nos célébrations liturgiques, nous arrive-t-il de la contempler pensant à cette parole du Seigneur : Elevé de terre, j’attirerai tout à moi ? Que faisons-nous des croix qui prennent place dans nos lieux de vie familiers, notre chambre, notre table de travail, peut-être notre coin de prière ? Simples objets, sitôt mis sitôt oubliés ? Que faisons-nous du signe de la croix que nous traçons sur nous-mêmes, en prononçant ces mots: au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ? Puissions-nous mettre toujours plus de foi dans ce geste qui imprime sur nous l’identité chrétienne. Quant à la Croix Glorieuse, nous la célébrerons liturgiquement dans quinze jours.
Un prêtre vietnamien, aujourd’hui décédé, qui avait vécu de très nombreuses années en détention, pour sa foi, sous les régimes communistes, n’avait eu de cesse, dans son dénuement total, de se constituer, avec deux bouts de bois, une très pauvre croix qui pour lui, dans sa prison, était le signe de la présence du Christ en sa cellule.
Nous avons aussi à placer ce signe dans nos vies, devant nous, sur nous. Saint Paul à sa manière nous y invitait dans la deuxième lecture de ce jour : « Offrez vos vies en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu. C’est là pour vous l’adoration véritable. » (Rm 12,1). Ce sacrifice saint, c’est celui-là même que nous allons offrir au Père, dans l’eucharistie, par le Fils, avec Lui et en Lui, dans l’unité du Saint- Esprit, et pour le salut du monde.- 3 septembre 2017 -

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