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HOMELIE

23 juin
année 2016-2017

Année A - SACRE-COEUR 23 Juin 2017
Dt 7, 6-11 ; 1 Jn 4, 7-16 ; Mt 11, 25-30
Homélie du Père Abbé Luc

Frères et sœurs, - « En vénérant le Cœur de ton Fils bien-aimé, nous disons les merveilles de ton amour pour nous », ainsi nous sommes-nous adressés à notre Père des Cieux dans l’oraison qui ouvrait cette célébration. En effet, comme nous l’entendions hier soir dans une lecture, le Cœur transpercé de Jésus nous ouvre l’accès au Cœur aimant du Père et nous donne d’avoir part à la source vivifiante de l’Esprit d’Amour. Sur la croix, le mystère de l’Amour de Dieu se déploie sous nos yeux…comme un mystère à contempler et à accueillir. Comme un mystère aussi dans lequel nous sommes introduits, c’est-à-dire dans lequel nous pouvons devenir pleinement acteurs.
Un mystère à contempler et à accueillir. Sur la croix, le coup de lance perce le cœur de Jésus qui vient de mourir. Cet homme qui avait dit : « je suis doux et humble de cœur » est là, transpercé. Sa douceur et son humilité se sont manifestées jusqu’au bout de son existence. Il s’est laissé faire sans répondre aux outrages, sans résister ni se révolter. Il s’est donné librement. Sa douceur n’est pas faiblesse, elle est amour offert à son Père. Son humilité n’est pas résignation, mais libre consentement pour entrer dans le projet d’amour de son Père. « Voyez comment l’amour de Dieu s’est manifesté parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui…Il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés »…nous dit St Jean dans son épitre. La douceur et l’humilité de Jésus jusque sur la croix, révèle l’amour de Dieu son Père pour nous. Celui-ci ne pouvait se résoudre à voir notre humanité aux prises avec le péché et la mort. En Jésus, qui subit et porte le péché des hommes il nous offre son pardon et l’assurance de son amour. En Jésus qui assume la souffrance et la mort violente de la croix en toute liberté, il ouvre une espérance qui éclatera au matin de Pâques. La mort n’est plus une impasse, mais un passage. Pour nous, Dieu notre Père a consenti à livrer son Fils à nos cœurs endurcis, pour que Celui-ci nous ramène par son cœur transpercé vers Dieu notre Père. Et de ce cœur ouvert jailli l’eau et le sang, symbole de la vie de l’Esprit. L’Amour du Père et du fils ne serait pas totalement manifesté si la présence de l’Esprit n’était révélée. Le Cœur de Jésus est plein de cet Amour qui est l’Esprit d‘Amour échangé entre le Père et le Fils. Respiration profonde, respiration aimante qui unit le Père et le Fils dont le Cœur de Jésus est débordant. En regardant le cœur ouvert de Jésus, nous accueillons ce grand mystère de l’Amour du Père, et du Fils et du St Esprit. Il nous est bon de le contempler avec gratitude et reconnaissance. Sachons parfois, nous arrêter devant la Croix de Jésus pour contempler ce mystère d’amour offert.
Et cette contemplation de l’Amour de Dieu pour nous, allant en s’approfondissant, nous introduira de plus en plus dans une nouvelle façon de vivre. La conviction que Jean exprimait deviendra nôtre. « Puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres…Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous, son amour atteint la perfection »… La contemplation du Cœur transpercé de Jésus nous permet d’entrer dans une autre dynamique de l’amour. Non pas un amour obligation, selon une réduction trop légaliste du commandement. Mais un amour reçu de Dieu comme un cadeau immérité qui transforme peu à peu notre regard et notre attitude vis-à-vis des autres : comme moi, ils sont immensément aimés. De même que l’Amour est la vie de Dieu, il peut devenir vraiment ma vie… Telle est notre vocation la plus profonde : devenir des fils du Père et des frères les uns des autres, qui demeurent en Dieu qui est Amour. Dans cette lumière, aimer, c’est entrer dans cet unique mouvement qui consiste à se laisser aimer par notre Dieu, sans peur, sans retenue, pour mieux aimer à notre tour, sans peur, sans retenue. Sur ce chemin, disciples de Jésus, nous voulons toujours apprendre. Comme nous le demanderons après la communion, nous pouvons faire nôtre cette prière : « brûle-nous d’une charité qui nous attire toujours vers le Christ, et nous apprenne à le reconnaitre en nos frères ». - 23 juin 2017

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