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HOMELIE

18 juin
année 2016-2017

Année A - Fêt du Corps et du Sang du Christ - 18 juin 2017
Dt 8 2-16; 1 Co 10 16-17; Jn 6 51-58
Homélie du F.Bernard

Ces simples choses- un peu de pain rompu, un peu de vin distribué-ces simples choses, si grandes, sur lesquelles Jésus au soir du Jeudi -Saint a prononcé les paroles décisives pour la foi : « Prenez, ceci est mon Corps. Ceci est mon sang, le sang de l’alliance qui va être répandu pour une multitude. » (Mc14, 22.24)
Dans l’eucharistie, ces simples choses, nous les refaisons, comme le Seigneur lui-même l’a demandé : « Faites ceci en mémoire de moi. » Nous les refaisons, non seulement pour raviver notre mémoire du Seigneur, mais dans la certitude que, ce faisant, par la bouche du célébrant, c’est le Seigneur lui-même qui prononce à nouveau ces mots, les rendant efficaces pour que nous communions effectivement au corps et au sang du Christ.
Et nous nous souvenons de l’hymne bien connu, qui évoque la rencontre du Ressuscité avec les disciples qui cheminaient vers Emmaüs. C’était au soir de Pâques :
Ne manque pas aux pèlerins, mais viens t’asseoir ; la nappe est mise pour le pain et pour la coupe. Comment te saurons-nous vivant et l’un de nous, si tu ne prends ces simples choses ?», ces simples choses où « tu nous partages ton corps brisé. »
Dimanche dernier, pour nous introduire au mystère de la Sainte-Trinité nous entendions l’Evangile : « Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils Unique, afin que quiconque croit ait par lui la vie éternelle. » (Jn3,16-18). Aujourd’hui, c’est un autre Evangile qui peut-être nous vient spontanément à l’esprit : « Sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, Jésus ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jn 13,1), jusqu’à l’extrême, jusqu’au don de sa vie. C’était avant la Pâque, au soir du Jeudi-Saint.
Des mots emprunts de solennité, pour annoncer des gestes tout simples, fais d’humanité et de fraternité, des gestes d’amour. L’Amour toujours présent pour nous faire entrer dans le mystère de Dieu en lui-même, pour nous introduire au dessein de Dieu sur nous, sur notre humanité. Au moment où tout va s’accomplir, Jésus fait les gestes qui donnent sens à sa venue en ce monde, à sa Passion toute proche. Il se lève de table, dépose ses vêtements, se ceint d’un linge et lave les pieds de ses disciples. Les gestes d’un serviteur, les gestes du saint Serviteur de Dieu, qui dans sa mort va laver le péché du monde, les gestes qui annoncent le baptême par lequel nous sommes lavés de notre péché et introduits dans sa vie divine. Alors Jésus célèbre la Cène, partage le pain, distribue la coupe.
Nous le savons, l’Evangile de Jean ne rapporte pas l’institution de l’eucharistie, après le lavement des pieds. Tout a été dit dans le discours sur la Pain de vie, après la multiplication des pains. C’est l’Evangile dont nous venons d’entendre la dernière partie : « Moi, je suis le Pain vivant. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. Celui-là demeure en moi et moi en lui. Et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jn 6,56-57)
Manger ma chair. Ce mot chair peut nous surprendre. Il faut l’entendre dans son contexte biblique et johannique. Au début de son Evangile, Jean avait écrit : « Le Verbe, la Parole de Dieu, s’est faite chair et elle a habité parmi nous. » la chair, c’est la condition fragile et périssable de l’homme. Jésus, en sa chair, en son humanité, va passer par la mort, sa mort qui va nous sauver du péché et de la mort.
Au soir du Jeudi-Saint, en instituant l’eucharistie, il est vraisemblable que Jésus a dû employer ce mot de chair qui lui était familier, basar en hébreu, bishra en araméen.
Manger ma chair, même la mâcher, si l’on veut traduire précisément le mot grec employé quatre fois dans notre Evangile. L’eucharistie, c’est une action bien concrète, une manducation, pour nous communiquer la vie même de Jésus. Les contemporains de Jésus ont été désorientés par ses paroles. « Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ? » L’eucharistie est certes une épreuve pour la foi hésitante, mais pour ceux qui peuvent dire avec Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous croyons et nous savons que tu es le Saint de Dieu. » elle est le sacrement pour la vie de la foi.
Partage-nous ton corps brisé, pour que le jour se lève au fond des cœurs troublés où tu reposes.
Ce jour que nous sentons lever, nous le voyons dans la clarté de ton visage.
Ne laisse pas le vent de nuit, ni les démons, éteindre en nous le feu qui luit sur ton passage. » Contemplant ton Visage, nous pourrons alors le rayonner, le révéler à nos frères. - 18 juin 2017

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