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HOMELIE

02 juillet
année 2016-2017

Année A - 13° Dimanche du temps Ordinaire - 2 juillet 2017
2 Roi 4 8-16; Ro 6 3-11; Mt 10 37-42
Homélie du F.Hubert

Les versets que nous venons d’entendre terminent le chapitre 10 de St Matthieu, consacré au choix des Apôtres et à leur envoi en mission par Jésus.
Proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, donnez gratuitement. Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Vous serez détestés de tous à cause de mon nom. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps. Qui vous accueille m’accueille, et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.

Jésus a été touché de compassion devant les foules désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Alors il envoie ses apôtres annoncer le Royaume, et lui-même va partir enseigner et proclamer la Parole.
Urgence et caractère absolu de la mission. Sauver les brebis abattues, désemparées, perdues. Leur donner sens et espoir. Vie. Pour les disciples, il ne s’agit de rien moins que de participer à l’œuvre de celui qui le Père a envoyé. Ils leur faut être totalement disponibles, et, avec la force de l’Esprit, être capables d’affronter toute contradiction, tout refus, toute persécution. Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur.

La contradiction peut venir de ceux vers qui ils sont envoyés : Méfiez-vous des hommes, ils vous livreront aux tribunaux, … le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant. Mais les résistances peuvent être aussi en eux : Qui se déclarera pour moi, … qui me reniera devant les hommes…

La mission de Jésus et de ses apôtres est d’annoncer la venue, la présence, du Royaume, d’apporter la paix, celle de Dieu. Mais cette Bonne Nouvelle suscite contradictions, voire persécutions. Jésus en sera condamné à mort, beaucoup de disciples seront persécutés. Les communautés destinataires de l’évangile vivent cela. Le frère livrera son frère à la mort. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre : Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi. Jésus critiquera plus loin ceux qui ne prennent pas soin de leurs parents, sous prétexte d’offrande à Dieu. Il ne s’agit donc pas de ne pas aimer son père ou sa mère, mais d’être disponible pour la mission, pour l’annonce du royaume et de la paix que Jésus apporte.
L’annonce même de cette paix suscite la division : Au v 13, Jésus dit : Si la maison qui vous accueille en est digne, que votre paix vienne sur elle. mais au v 34, il affirme : Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère… Le Royaume est celui du don et de l’accueil. L’humanité n’y est pas d’emblée accordée. Toute attitude contraire au don et à l’accueil devient opposition au Royaume. « La paix n’aurait plus d’ombre, si nos mains se dépouillaient au lieu de retenir » chantons-nous dans une hymne du Temps pascal.

Mais celui qui vous accueille m’accueille, et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. A travers les contradictions, les séparations, les choix couteux, Jésus nous offre le chemin de la communion. Celle même du Père et du Fils. Le chemin de la paix, le chemin de la vie partagée. On retrouve là les affirmations si fortes de Jésus dans saint Jean : Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous pour que le monde croie que tu m’as envoyé.

Pour éclairer cette mission que le Christ nous confie, reprenons les mots du pape François dans La joie de l’Evangile : La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus.
Il est vital qu’aujourd’hui l’Église sorte pour annoncer l’Évangile à tous, en tous lieux, en toutes occasions, sans hésitation, sans répulsion et sans peur. La joie de l’Évangile est pour tout le peuple, personne ne peut en être exclu.
Si quelque chose doit saintement nous préoccuper et inquiéter notre conscience, c’est que tant de nos frères vivent sans la force, la lumière et la consolation de l’amitié de Jésus-Christ, sans une communauté de foi qui les accueille, sans un horizon de sens et de vie.
Dehors, il y a une multitude affamée, et Jésus nous répète sans arrêt : « Donnez-leur vous-mêmes à manger »
L’Église doit être le lieu de la miséricorde gratuite, où tout le monde peut se sentir accueilli, aimé, pardonné et encouragé à vivre selon la bonne vie de l’Évangile.

Je termine avec cette hymne pour la Saint Benoît :
N'avoir rien de plus cher que le Christ,
Servir le seul Maître
Dont le joug rende libre :
Ainsi, dans la douceur de l'Esprit,
Benoît se livre.
Benoît, le moine, le disciple du Christ.
Si quelqu’un a accueilli l’amour qui donne sens à sa vie, comment pourrait-il retenir le désir de le communiquer aux autres ? (cf La joie de l’Evangile)
- 2 Juillet 2017

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