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HOMELIE

14 mai
année 2016-2017

Année A – 5° dimanche de Pâques - 14 mai 2017
Act 6 1-7 ; 1 Pet 2 4-9 ; Jn 14 1-12 ;
Homélie du F . Jean Noël

La première lecture. Vous avez bien entendu ? Dans ces premières communautés chrétiennes des Actes des Apôtres souvent présentées comme si bien, si bien : « Un seul cœur, une seule âme, on partageait tout ». Vous avez entendu : « il y avait des tensions, des récriminations ! Plutôt rassurant, Non ? Consolant. Nous sommes normaux, bien dans les normes. Nous leur ressemblons, à condition quand même d’aller jusqu’au bout de la ressemblance en gérant cela comme nous les voyons faire. Et que voyons-nous ?
-Y a-t-il un problème ? Les douze convoquent l’Assemblée des disciples – l’ecclésia – tout le monde.
- On se parle. Le murmure devient parole. Seulement on ne va pas se plier à la voix de celui qui crie le plus fort.
-Bien décidé à ne pas faire n’importe quoi, on se reprécise la hiérarchie des valeurs : service de la prière, service de la Parole, service du frère, mais sans en rester au niveau des idées,
- On se met donc au travail. On se répartit la tâche. On se rait signe : on prie, on appelle des gens qui ont un nom : Philippe, Nicanor. Aujourd’hui ce serait Gaël, Bruno ou Marie-Do. Et c’est fécond. C’est souligné deux fois dans notre page : « La Parole du Seigneur gagne du terrain » - « Le nombre des disciples augmente fortement ».

Et notre page d’Evangile ? Au fond, pas si éloignée : il y a un problème : les douze sont bouleversés, troublés. Ils ne savent pas. Ils ne savent plus. Si jamais ils ont su – « Où va-t-on ? Mais où va-t-on ? » A la lettre déroutés. Réponse de Jésus : « Je suis le chemin ». Pas un chemin parmi d’autres ! Non, LE Chemin. Pour connaître le lieu, pour aller à Lui, un seul chemin où s’encheminer : Jésus Christ.

Sommes-nous sûrs d’avoir pris la mesure d’une telle déclaration ? Sommes-nous les inconditionnels de ce chemin-là. Bien sûr, nous nous disons chrétiens. Les plus anciens parmi nous se souviennent même de l’avoir chanté à gorge déployée, comme une marseillaise :
« Je suis Chrétien, voilà ma gloire.
Mon espérance et mon soutien.
Mon chant d’amour et de victoire.
Je suis chrétien. Je suis chrétien. »
Mais attention, on n’est pas chrétien, comme on a pu se dire giscardien, sarkosien ou .. le baptême, c’est quand même plus qu’un bulletin de vote !

Alors, chrétien comment ?
- Chrétien d’une certaine culture ? Nous reconnaissant mollement dans un certain nombre de valeurs qui ont fait notre histoire, même en en oubliant leur source évangélique !
- Chrétien de pratique : un chrétien, ça fait maigre le vendredi, ça va à la messe le dimanche.
- Oui, chrétien comment ? Chrétien du Christ. Pratiquant inconditionnel de ce chemin unique. Chrétien enroché, comme dit Pierre dans la 2° lecture, enroché sur le Roc Jésus-Christ, Vérité et Vie. Pas d’alternative. Pas de chrétien sans Christ. Que serait un chrétien déchristianisé ? Un chrétien 0 % ?

A nous comme à Philippe, Jésus pose la question : « Vous ne savez pas encore cela ? Depuis si longtemps avec vous ! » Si – on sait – Dans la tête simplement ? En profondeur ? C’est bien cela qu’il nous faut chaque année, au terme du Carême, à la Vigile pascale nous ré-engager ensemble sur le chemin de Jésus. Nous le savons bien : le chemin exige l’en-cheminement. Le cheminement dans la durée. Et quoi, si nous nous arrêtons ! Non, il faut cheminer, jour après jour. C’est bien le sens de ce mot, martelé sept fois dans l’Evangile de ce jour : « CROIRE, qu’il faut bien entendre. Ce n’est pas « croire que » et ce n’est pas plus assuré que la météo. Mais croire en. Croire en ce chemin, s’y engager, s’y encheminer.

N’est-ce pas là – si je reviens à la 1° lecture - qu’enracinaient les premières communautés chrétiennes pour trouver la force de surmonter leurs tensions. Ces tensions, on pouvait les regarder, on pouvait en parler, les gérer plus facilement dès lors que pour personne, il ne s’agissait de défendre une boutique ; ou même seulement une pratique. Mais bien de ne pas connaître d’autre chemin que Jésus-Christ.
Les quelques pas que nous ferons pour communier ou pour recevoir sur le front le signe, rappel de notre baptême, seront progression de chrétien, ce que je peux aujourd’hui, comme je suis aujourd’hui sur le chemin de Jésus Christ. Oui devenir chrétien.

Prions les uns pour les autres. (14 mai 2017)

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