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HOMELIE

30 avril
année 2016-2017

Année A - 3° dimanche de Pâques - 30 avril 2017
(Actes 2, 14.22b-33 – Ps 15 – 1 Pierre 1,17-21 – Luc 24, 13-35
Homélie du F.Jean-Louis

Frères et sœurs, peut-être certains d’entre vous ont-ils entendu parler de lectio divina sans trop savoir de quoi il s’agissait. Peut-être certains d’entre vous l’ont-ils pratiquée sans le savoir. Les lectures que l’Eglise nous offre pour ce 3e dimanche de Pâques sont en tout cas une belle illustration de cette pratique. Pratique monastique mais qui s’est diffusée dans l’Eglise et heureusement.
La lectio divina, lecture divine, c’est à la fois la lecture, la méditation et la prière à partir d’un texte biblique afin de mieux connaître Dieu, le Christ, afin de dialoguer avec lui tant il est vrai que Dieu nous parle dans les Ecritures saintes, dans la Bible. Une des méthodes, trouvant ses origines dans la tradition juive, consiste à rapprocher des textes bibliques entre eux pour faire jaillir une lumière qui peut éclairer, réchauffer le cœur (notre cœur n’était-il pas brûlant en nous disaient les deux disciples d’Emmaüs). Les lectures de la messe du dimanche sont bâties sur ce principe : éclairer, interpréter la Bible par elle-même.
L’évangile de ce dimanche est un exemple particulièrement fort de ce que la Bible peut nous faire découvrir. Nous y voyons en effet le Christ à l’œuvre. Deux disciples s’en retournent de Jérusalem. Ils sont dans le doute, la déception. Ils croyaient que le Christ allait délivrer politiquement Israël (vision commune du Messie à cette époque d’occupation de la Palestine par les troupes romaines). Or voilà qu’il s’est fait proprement éliminer. Il y a bien eu des femmes qui ont vu des anges disant qu’il était vivant, des compagnons qui sont allés à la tombe mais elle était vide et ils n’ont pas vu le Christ.
Or le Christ, qu’ils ne reconnaissent pas, qu’ils ne peuvent pas reconnaître tant ils sont enfoncés dans leurs questions, les écoute, les prend où ils en sont puis leur donne une véritable leçon de lectio divina. A partir des Ecritures, de Moïse et des prophètes, il montre en quoi la Bible juive, notre Ancien Testament, parle déjà de lui. Nous voudrions bien connaître les textes que le Christ a utilisés mais c’est une tentation. En fait, l’évangéliste Luc se garde de raconter le détail pour nous inviter, nous, avec l’aide de l’Esprit Saint, à faire ce chemin pour rencontrer le Christ vivant. Mais ce chemin est aussi à faire en communauté. Le Christ et les deux disciples sont trois, c’est déjà une petite communauté. Quand ils auront reconnu le Christ, Cléophas et son compagnon repartiront rejoindre les autres disciples, l’Eglise naissante. C’est en Eglise aussi que nous avons à écouter la Parole de Dieu et à reconnaître le Christ dans la fraction du pain, ce que nous vivrons tout à l’heure.
La première lecture, elle, nous donne un bel exemple de lectio divina car Pierre agit de même que Jésus. A Jérusalem, à la Pentecôte, à partir du don de l’Esprit Saint reçu, Pierre relit le psaume 15 et y voit une parole sur le Christ. Lui qui a été crucifié, supprimé, il est ressuscité. David, en effet, considéré comme l’auteur des psaumes, avait déjà parlé du Christ. Le Seigneur ne peut abandonner son fidèle au séjour des morts ni le laisser voir la corruption. C’est en relisant ce psaume qui a été chanté après la première lecture, que Pierre proclame que le Christ est vraiment ressuscité. Les psaumes sont un résumé de toute la Bible juive. Ils ont été priés par le Christ lui-même comme tout juif pieux. Ils ont aussi servi aux premiers disciples du Christ pour relire ce qu’ils vivaient et y découvrir le Christ déjà annoncé.
Ainsi, Pierre, comme le Christ, revisite l’Ancien Testament pour y voir le destin du Messie : sa mort violente et sa résurrection. Le Christ l’avait plusieurs fois annoncé. Et c’est cela que nous propose l’Eglise dans sa liturgie. Faire la rencontre du Ressuscité dans sa Parole puis dans la fraction du Pain.
Ainsi donc nous pouvons nous sentir invités à nous plonger dans les Ecritures, dans la Bible. On entend souvent dire : « Dieu, le Christ, c’est très bien mais je ne le vois pas, je ne l’entends pas. » Pourtant, en lisant sa Parole et en la méditant, nous pouvons le rencontrer qui nous parle. En cherchant le Christ dans la Bible, dans toute la Bible, c’est lui que nous rencontrons, que nous apprenons à connaître. Mais ce n’est pas qu’une recherche individuelle. C’est en Eglise, en communauté, que nous pouvons aussi approfondir notre connaissance du Christ. Les autres baptisés ont en effet aussi à nous apprendre.
Frères et sœurs, les lectures de ce jour nous invitent à méditer la Parole de Dieu. Elles nous disent même que l’on peut rencontrer le Christ dans la Bible. Et cette expérience peut se traduire par un cœur brûlant d’annoncer aux autres la Bonne Nouvelle. Notre vie peut en être transformée. N’envions pas les disciples d’avoir vu le Christ de leurs yeux. Le Christ lui-même révèle que c’est dans la méditation de sa Parole et le partage de son Corps et de son Sang en communauté que nous pouvons le rencontrer et qu’alors, il n’a pas besoin d’être visible. A nous de trouver les moyens pour nous préparer, par exemple, en méditant à l’avance les lectures du dimanche. Faisons l’effort. Nous découvrirons des horizons nouveaux qu’il n’est pas besoin d’être moine pour les découvrir. AMEN. (30 avril 2017)

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