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HOMELIE

16 avril
année 2016-2017

Année A - 16 avril 2017 / Dimanche de la Résurrection
Lectures : Ac 10,34a.37-43 / Col 3,1-4 / Jn 20,1-9
Homélie du F.Matthieu

« Alors entra l’autre disciple... Il vit et il crut. »
"Voir" et "croire", ce sont les mots que l’on retient d’abord de l’évangile que nous venons d’entendre…
Mais, avant celui de "voir" et de "croire", il y a pourtant un autre mot de cet évangile, et qui les précède… celui de "courir" ! Ce qui domine cet évangile c’est la course, la hâte de la recherche de Jésus… Ce sera notre fil conducteur.
- "Courir" donc.
"Marie-Madeleine court trouver Simon-Pierre..." Elle est soudain poussée par l’urgence : "On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a déposé." Urgence de l’inquiétude, de la stupéfaction, mais urgence surtout de la recherche, car Jésus, malgré l’échec apparent de la crucifixion, reste pour elle, "le Seigneur", le Maître bien-aimé. Urgence de l’amour, mais peut-être aussi urgence née d’une obscure espérance, encore informulée. Il s’est passé quelque chose, elle ne formule qu’une hypothèse d’enlèvement, mais "elle court", comme s’il y avait quelque chose à trouver – chercher encore ?
"Pierre et l’autre disciple couraient tous les deux ensemble..." Comme les responsables de la petite communauté des disciples, ils doivent vérifier les dires d’une femme, de Marie - ils auraient pu en rire… ou aller voir posément… non, ils courent. Là encore, espérance informulée ?
Ou urgence de l’amour pour ce Maître qu’ils ont abandonné, et même pour Pierre, renié ? Urgence de la recherche encore ! L’"autre disciple, celui que Jésus aimait" court plus vite. Quelle que soit son identité personnelle, il est ici la figure de tout disciple, de celui qui est lié au Christ par le lien de l’amour le plus fort, et que cette urgence de l’amour pousse ; "l’autre disciple" est le symbole de tout disciple aimé et aimant, qui court au-devant de Jésus. Il est la figure de chacun de nous dans sa recherche du Seigneur, parce le Seigneur lui-aussi est à notre recherche ! Il a hâte de nous trouver ! A Pâques, tout le monde court, parce que quelque chose d’incroyable, de nouveau, est en train de se produire. Et qu’on ne peut rester là assis dans le deuil et les larmes… ni même dans l’expectative : il faut chercher, aller "voir" !

- "Voir", justement.
Que "voit" Marie-Madeleine ? "Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau" : elle "voit" un tombeau ouvert, pas même un tombeau vide. Elle a deviné, elle a craint, et cela a suffi à la mettre en mouvement pour aller chercher des frères. Un tombeau ouvert, ce n’est pas un signe clair, et cela ne suffit pas pour croire, mais peut-être déjà pour espérer, sans le savoir, que quelque chose de neuf a commencé, que la pierre de la mort a été roulée du destin de l’humanité… qu’il y a plus encore à chercher !
Que "voit" Pierre ? A peine plus, mais lui, il regarde, il fait attention, il veut être témoin, il dresse un constat :"les linges posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place".
L’absence du corps, les signes de la mort abandonnés sur place, mais en bon ordre, en place, et non comme après un enlèvement. Des indices étranges, dont il ne tire aucune conclusion immédiate, on pourrait dire avec les mots d’un autre évangéliste, "il s’en retourna chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé".
Que "voit" l’autre disciple. Rien de plus, mais lui : "il vit et il crut". Sa foi ne vient pas uniquement des signes déjà observés par Pierre, elle vient de l’intérieur, de cet amour qui le relie à Jésus – il a couru plus vite ! – et elle va lui permettre surtout, à lui et à tous les disciples après lui de "voir" que, "selon l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts".
Et ensuite "les disciples retournèrent chez eux." Mais ils savent désormais le lieu premier de la recherche : les Ecritures, là où il faut aller "voir" justement pour parvenir à "croire" … Oui, voilà bien l’essentiel : avec Marie-Madeleine, avec Pierre, avec le disciple que Jésus aimait, avec tous les disciples de Jésus, nous savons désormais où chercher, que lire, relire et méditer : il est grand temps de ressortir notre Bible, si besoin est, de la mettre à portée de main, de l’ouvrir en hâte… si toutefois nous voulons être sérieux dans notre recherche du Seigneur !
Et en cela, il faut retrouver tous les disciples bien-aimés, et selon les Ecritures, apprendre avec eux à "courir", à "voir", pour commencer à "croire en Jésus ressuscité, avec nous sur les chemins de notre vie jusqu’à la fin des temps !(16 avril 2017)

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