Textes spirituels

Règle de saint Benoît

Commentaires sur
la Règle


Homélies

Méditations

Références bibliographiques



Formations, stages


HOMELIE

05 février
année 2016-2017

Année A -5e dimanche TO (05/02/2017)
(Isaïe 58, 7-10 – Ps 111 – 1 Corinthiens 2,1-5 – Matthieu5, 13-16)
hémlie du F.Jean-Louis

Le vendredi 20 janvier dernier, à l’occasion de l’investiture de Donald Trump comme 45e Président des Etats Unis, le pape François lui écrivait :
«Sous votre direction, puisse la stature de l'Amérique continuer à être mesurée avant tout par son souci pour les pauvres, les exclus et les nécessiteux qui, comme Lazare, se tiennent devant notre porte».
Et il ajoutait : «À une époque où notre famille humaine est assaillie par de graves crises humanitaires exigeant des réponses politiques ambitieuses et unies, je prie pour que vos décisions soient guidées par les riches valeurs spirituelles et éthiques qui ont façonné l'histoire du peuple américain et l'engagement de votre nation à la promotion de la dignité humaine et de la liberté dans le monde entier.

Frères et sœurs, comment ne pas voir la proximité entre cet écrit du pape et la première lecture d’aujourd’hui tirée du livre d’Isaïe :
«Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable».
Tout cela reste bien actuel, malheureusement. Ne te dérobe pas à ton semblable est peut-être le plus exigeant. Il est parfois plus facile d’aider ceux qui sont loin que ceux qui nous sont tout proches.
Quel est l’enjeu de cette première lecture ? Il s’agit d’être lumière qui se lève dans les ténèbres. Nous rejoignons là l’enseignement du Christ dans l’évangile d’aujourd’hui. Il s’agit également d’être sel de la terre. Non pas bien sûr le sel qui tue le sol, la végétation, mais le sel qui donne du goût, de la saveur aux aliments, à la vie tout simplement.

Les lectures de ce jour sont très cohérentes et nous ouvrent un chemin ou plutôt des chemins. Mais attention, il ne s’agit pas de s’attirer la gloire sur soi. Il ne s’agit pas de se présenter devant Dieu avec son paquet de bonnes actions et de lui réclamer une récompense qu’Il serait obligé de nous donner. Il ne s’agit pas d’entrer dans un marchandage avec Dieu : « Je donne aux pauvres et tu me récompenses. »

  Il s’agit d’être lumière pour que Dieu soit glorifié. Et si nous regardons vers la fin de l’évangile de Matthieu, au chapitre 25, lors du Jugement dernier nous voyons qu’il est dit aux justes : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire, j’étais étranger et vous m’avez accueilli. » Et ces justes répondent : « Seigneur, quand t’avons-nous donné à manger, à boire, etc … ? » Ces justes sont récompensés alors qu’ils n’avaient même pas eu conscience d’avoir fait du bien à Dieu, au Christ. Ils étaient dans la gratuité totale.
Se tourner vers les autres donc, mais gratuitement.

Et pour nous aujourd’hui ?
Je reprendrai une phrase de saint Paul dans la seconde lecture : « Parmi vous, je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ, ce Messie crucifié. »
Je crois qu’il y a d’abord un acte de foi à faire, et qui n’est pas des plus simples. Reconnaître le Christ dans les plus pauvres, les plus difficiles à supporter, ceux ou celles qu’on préfère avoir loin de soi. Réfléchissons un peu et nous verrons sans doute tous et toutes un visage, un nom, un prénom. Ne nous dérobons pas à notre semblable, à nos copains, nos copines, nos collègues …
Ensuite, quelles sont les situations plus ou moins proches qui nous interpellent, qui nous invitent à réagir ? Et comment agir ? Je pense qu’aujourd’hui, avec les interpellations continues du pape et de divers organismes, nous ne pouvons plus dire : « nous ne savions pas ». Il ne s’agit pas de venir au secours de toutes les détresses du monde mais de savoir faire le choix d’aides efficaces et à notre portée. Sans oublier de se laisser enseigner, enrichir par ceux que nous aidons.
Ne cherchons donc pas à gagner des points pour le Paradis mais à venir en aide, à nous laisser aider aussi, car nous sommes parfois des pauvres. Nous pouvons également agir là d’autres que les chrétiens interviennent car nous n’avons pas le monopole de l’action humanitaire. Travailler avec d’autres que nous, c’est aussi rendre témoignage à l’Evangile, être lumière du monde.
Et surtout, tournons-nous vers l’Esprit Saint et laissons-le nous inspirer les gestes quotidiens qui nous illumineront. Il sait faire ! C’est lui qui nous donnera véritablement d’être lumière, d’être sel de la terre, non pas par nos propres forces mais selon sa volonté. 

Frères et sœurs, tout à l’heure, avant de communier, nous nous donnerons mutuellement la paix du Christ. Ce n’est pas d’abord un geste convivial sympa, c’est véritablement la paix qui vient du Christ que nous nous transmettrons. Or, il n’y a pas de paix sans justice. Ce geste nous engage. Mettons en œuvre, de façon concrète ce que les lectures, très actuelles, de ce jour nous invitent à vivre : partageons, accueillons, ne nous dérobons pas, … En étant de plus en plus justes dans nos relations, nous transmettrons un peu plus de paix. Ce n’est pas facile. Mais c’est ainsi que nous pourrons accueillir en nos cœurs la vraie paix, celle qui vient du Christ, et la transmettre autour de nous par nos actes qui nous ferons lumière du monde, sel de la terre. Je terminerai avec une invitation faite à des jeunes en lien aves les lectures de ce jour :
« Donne du goût et de la lumière autour de toi, pas en discours mais en actes. Le Christ compte sur toi. Partage et accueille … et ta vie sera belle ! »
AMEN. (5 février 2017)

Retour à la sélection...