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HOMELIE

15 janvier
année 2016-2017

ANNEE A –2e DIMANCHE DU TO –15 janvier 2017
Is 49, 3.5-6 – 1 Co 1, 1-3 – Jn 1, 29-34
Homélie du F.Hubert

« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. » « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui. » « J’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »

Chez saint Matthieu, alors que Marie est enceinte, l’ange du Seigneur apparait en songe à Joseph et lui dit : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » On lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».

Après le grand portail de son Prologue, Jean l’évangéliste, dans les versets que nous venons d’entendre, nous dit la même chose autrement.

« Dieu avec nous » : Jean, le Baptiste, voit Jésus venir vers lui. Jésus est homme parmi les hommes. Il marche, il vient, il va. Il rencontre d’autres hommes : ses frères en humanité. Il est déjà venu, incognito parmi ceux que Jean baptisait dans le Jourdain, en signe de conversion. Et Jean, alors, a vu : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. » « J’ai vu et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »

Ce Jésus, qui vient vers lui, c’est « le Fils de Dieu », le Fils unique, plein de grâce et de vérité », celui qui, étant « dans le sein du Père, nous le fait connaître. » C’est le Verbe de Dieu, qui s’est fait chair pour habiter parmi nous.
Incarnation de Dieu. Dieu venant à nous. Dieu devenant homme pour nous faire connaître Dieu. Et Jean ne le connaissait pas. C’est par révélation qu’il a connu le mystère du Fils. Il a entendu la parole de Dieu, il a vu l’Esprit descendre et demeurer sur Jésus. Alors il témoigne.

Le serpent avait insinué le mensonge dans le cœur de l’homme : insinué une fausse connaissance de Dieu. Jean le Baptiste, au contraire, rend témoignage à la lumière et à la vérité : il est venu baptiser dans l’eau pour que soit manifesté celui qui baptise dans l’Esprit Saint. Et si celui qui baptise dans l’Esprit Saint est au milieu de nous, si celui-là nous baptise, alors nous sommes renouvelés, revêtus de l’intérieur, de Dieu-même.

« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » « C’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

Nous n’avons rien à craindre, nous disait sr Anne en conclusion de la retraite : l’Agneau de Dieu enlève le péché du monde, tout notre mal-être : le mal accompli et le mal subi. Il prend sur lui, l’Innocent, l’opprobre, la malédiction, il meurt comme le coupable, pour que tous nous soyons revêtus de son innocence, revêtus de sa tunique, unique et sans couture, de Fils bien-aimé. C’est en acceptant d’être immolé que l’Agneau de Dieu enlève le péché du monde, lui enlève son pouvoir mortifère. L’Agneau de Dieu endosse nos trahisons et nous revêt de sa fidélité. Rien ne peut nous séparer de cet amour-là.

Le péché, c’est ce qui abîme l’homme, dans sa relation à Dieu, aux autres, à la création, à lui-même. La grâce, c’est tout ce qui établit l’homme dans la lumière, dans des relations heureuses et fécondes. C’est ce qui restaure l’homme quand il est abîmé. Dieu nous crée, il nous crée et nous veut beaux et gracieux. Puisque nous nous abîmons nous-mêmes, puisque nous nous abîmons les uns les autres, il nous restaure. C’est cela ôter le péché. Il nous promet un ciel nouveau et une terre nouvelle où il n’y aura plus de mal. La Jérusalem céleste n’est plus que lumière, et sa lumière, c’est précisément l’Agneau, celui qui ôte le péché en le prenant sur lui. Nous l’avons maudit et lui, il nous a bénis. Lui, l’Innocent, nous l’avons condamné et rejeté ; nous, pécheurs, accusateurs, il nous a justifiés et unis à lui. Il a voulu être baptisé dans l’eau comme nous, pécheurs, afin de nous baptiser dans l’Esprit et nous établir fils de Dieu à jamais.

« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. » Nous allons entendre cette parole au moment de la communion : ce n’est pas une parole passe-partout, une formule vide : elle engage la foi de celui qui la proclame, elle invite à la foi ceux et celles qui l’entendent. C’est à nous, par notre foi, notre amour, de lui donner tout son poids de sens, de lui laisser porter tout son fruit, son fruit de paix, la paix qui vient de Dieu, dont parlait la prière d’ouverture et la lecture de saint Paul. (15 janvier 2017)

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