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HOMELIE

24 décembre
année 2016-2017

Messe de Minuit - NOEL 2016
Is 9, 1-6 ; Tt 2, 11-14 ; Lc 2, 1-14
Homélie du Père Abbé

Frères et sœurs, Nos frères Pierre et Gottfried ont réalisé cette année une crèche en forme de hutte, à l’image des abris de fortune que recherchent aujourd’hui encore tant d’hommes et de femmes pour fuir la guerre sur les routes d’exil au Moyen Orient, au Congo Démocratique et jusqu’aux portes de nos sociétés. La paix apportée il y a 2000 ans par « le Prince de la Paix, Père à jamais » trouve encore beaucoup de poches de résistance sur notre terre. Fragile comme un enfant, la paix est malmenée au gré des soubresauts de violence aussi aveugles que fous. Fragile mais tenace, elle continue pourtant de s’offrir à nous comme une promesse et déjà comme un réconfort à qui sait l’accueillir. La fête de Noël qui nous réunit cette nuit veut clamer haut et fort cette espérance de paix qui vient du bout des âges et qui ouvre un avenir possible.
Oui, notre monde n’est pas abandonné à la dérive de toutes ses contradictions. Dieu qui l’a créé en prend soin à sa manière, discrète et respectueuse de notre liberté. Il fait se lever des hommes justes tels Abraham ou des prophètes tels Isaïe qui annonce la grande lumière qui se lève sur le pays de l’ombre et qui prophétise la venue d’un enfant qui affermira le droit et la justice, dès maintenant et pour toujours. Ces hommes sont des lumières pour leur époque traversée par les guerres comme la nôtre, mais aussi des lumières pour cette époque plus lointaine… celle de la venue du Messie, le Christ. Car avec la venue du Christ, c’est Dieu qui s’engage lui-même dans notre histoire. Par son Fils venu dans notre chair, Dieu vient sauver notre monde de l’intérieur. En Jésus petit enfant, puis adolescent, et enfin adulte, il vient renouveler l’être humain en tous les âges de son existence, comme le suggère si bien Irénée de Lyon. Par sa vie enfouie, sans parole, Jésus enseigne tout d’abord la beauté de notre existence acceptée avec ses limites. Comme chacun de nous, il a pris le temps des lentes maturations, celui de la patiente croissance. Voilà la Bonne Nouvelle de l’incarnation du Verbe de Dieu en notre humanité : Jésus en notre chair, nous redit que celle-ci est belle, bonne et digne de grand respect. Mais la Bonne Nouvelle ne s’arrête pas là : Jésus a relevé notre humanité de ses contradictions et de son péché. Sur sa croix, il prend le poids de culpabilité qui pèse sur les consciences. Ce joug est bien plus lourd que celui des tyrans, joug qu’il enlève aujourd’hui encore à travers le sacrement de la réconciliation… Et lorsque Jésus ressuscite, il fait don de sa paix à tous ceux qui croient en lui… pour qu’ils deviennent à leur tour, des instruments de paix… « un peuple ardent à faire le bien ».
Voilà frères et sœurs, la manière avec laquelle Dieu s’y prend pour sauver notre monde de ses errances… Cette manière cachée ouvre au cœur de ceux qui l’accueillent un chemin de profond bonheur, en même temps qu’une grande responsabilité à l’égard de tous. En effet, si nous avons compris combien belle et grande est la paix annoncée par les anges aux bergers de Noël, nous ne pouvons que retrousser les manches pour la communiquer à d’autres. Cette paix source de joie se perdra si elle n’est pas partagée à travers l’accueil du frère et de la soeur, les proches d’abord, les étrangers à l’occasion, les plus pauvres et les différents sûrement. Dieu nous fait cette grande confiance d’être les ambassadeurs de sa paix. Dans quelques instants, avant la communion, cette demande sera exprimée par le prêtre : « Seigneur, Jésus Christ, tu as dit à tes apôtres : ‘Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix’. Ne regarde pas nos péchés, mais la foi de ton Eglise ; pour que ta volonté s’accomplisse, donne-lui toujours cette paix…». Au terme de l’eucharistie, l’Eglise consciente de sa faiblesse, demande d’être affermie dans la Paix du Christ. Quand nous ferons le geste de paix, prenons conscience que nous sommes porteurs de paix, la paix du Christ qui ne demande qu’à se répandre sur le monde. Et lors de l’envoi final, recevons avec joie et confiance l’adresse qui nous sera faite : « allez dans la paix du Christ »…sous entendu, allez vers les autres porter la paix du Christ. Dieu compte sur nous. (25 décembre 2016)  

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