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HOMELIE

27 décembre
année 2015-2016

Année C - SAINTE FAMILLE 27 DECEMBRE 2015
1 Sam 1 20-28; 1 Jn 3 -24; Lc 2 41-52
Homélie du F.Hubert

Etonnant évangile pour fêter la Sainte Famille ! Mais comment l’Evangile ne serait-il pas étonnant ? Bonne Nouvelle, il est aussi, si je puis dire, « mauvaise » nouvelle, car il nous invite à nous déplacer, à quitter tout ce qui n’est pas la vraie Vie, à quitter nos fausses conceptions de la vie, nos égoïsmes, nos idoles, à nous convertir, et donc à mourir à nous-mêmes comme centres, pour devenir fils et frères.
L’Evangile, Bonne nouvelle qui nous invite de façon pressante à renoncer à notre vieil homme pour revêtir l’Homme nouveau.

« Jésus grandissait en sagesse, en taille et en grâce sous le regard de Dieu et des hommes » : nous pouvons trouver là de quoi conforter l’image spontanée que nous avons d’une « sage » Sainte Famille.
Mais que « Dieu » vive comme un enfant et un homme ordinaires, pendant 30 ans, dans une modeste bourgade de Galilée, n’a rien de « naturel », de « convenable », de « sage »…
Le pape François nous a tous surpris en décidant, dès le lendemain de son élection, de ne pas habiter dans les appartements pontificaux mais à la résidence Ste Marthe, à revenir à cette résidence, le soir-même de son élection, non dans la limousine préparée pour lui, mais dans le minibus des cardinaux avec lesquels il était arrivé le matin. L’évêque de Rome, homme parmi les hommes.
« Dieu », homme parmi les hommes, c’est bien autre chose encore !

Les parents de Jésus pensaient qu’il était « dans le convoi des pèlerins »… Le Verbe s’est chair, et il a habité parmi nous, dit st Jean.
« Jésus grandissait en sagesse, en taille et en grâce sous le regard de Dieu et des hommes », C’est bien Jésus que nous devons regarder pour savoir quel style de vie doit être le nôtre en tant qu’enfants de Dieu, en tant que disciples du Fils de Dieu.
Ce style de vie, évangélique, tant désiré par le pape. Dieu n’est pas tel que nous l’imaginons. Et cela nous bouscule, si prenons cela au sérieux.

« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » « Ton père et moi » Les parents de Jésus. Joseph, Marie.
Luc nous dit, au début de la vie publique de Jésus : « Quand il commença, Jésus avait environ 30 ans ; il était, à ce que l’on pensait, fils de Joseph. » et lors de la première prédication de Jésus à Nazareth, les auditeurs disent : « N’est-ce pas là fils de Joseph ? »
En Joseph, Jésus a eu un vrai père humain qui l’a élevé, fait grandir, l’a entouré de tendresse et d’amour, en qui il a pu avoir toute confiance pour grandir en humanité, sous le regard de Dieu et des hommes.
Vérité de l’Incarnation.
Rôle irremplaçable de Joseph, pour que le Fils de Dieu soit vraiment homme.
Mais la vérité de Jésus ne s’arrête pas là. Voici que Jésus, venu avec ses parents pour la fête de la Pâque, reste à Jérusalem à leur insu. St Luc ne nous parle pas là de la fugue d’un adolescent, mais de sa filiation plus profonde, cachée, sa filiation divine, et déjà de sa Pâque, de son chemin pascal.
« Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » Premières paroles de Jésus rapportées par st Luc ; les dernières, après la promesse au bon larron, seront : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit. » Le Père est sa demeure propre ; toute son œuvre est de nous y introduire avec lui.
Il fallait que Jésus nous le révèle, qu’il le révèle à Marie, sa mère, et à Joseph, son père en humanité.

Lors de l’Annonciation, Marie a dit oui à l’imprévu de Dieu dans sa vie. Joseph, de son côté, a fait confiance à l’annonce de l’ange : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, car l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint. » Quels bouleversements dans leur vie !

L’un et l’autre, ensemble, ont dit oui à l’imprévu, à ce qui humainement était inimaginable. Mais leur chemin d’intelligence du mystère de leur Fils était loin d’être achevé.
Les bergers à Bethléem, Siméon au Temple ont eu des paroles de lumière et de feu, éclairantes et brûlantes, Maintenant, c’est Jésus lui-même qui lève un peu le voile sur son propre mystère. Au moment de passer de l’enfance à l’âge adulte, ce n’est plus par des tiers qu’il se manifeste, mais par lui-même. Il nous signifie là que toute sa vie est une Pâque, un exode vers le Père, et que sa maison, son lieu de vie, c’est le Père lui-même. « Ne savez-vous pas que c’est chez mon Père que je dois être ? »
Que Marie et Joseph nous apprennent jour après jour, de plus en plus profondément, qui est Jésus, leur enfant, quelle est notre propre origine et vers qui nous allons, quelle est notre demeure, quel est le visage de Celui qui est notre Source et notre But ultime.

« Mes bien-aimés, voyez comme il est grand, l’amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. » (2015-12-27)

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